campagne d'Égypte (1797-1801)
Après la paix de Campoformio, qui couronnait la campagne victorieuse de Bonaparte en Italie (1797), l'Angleterre restait seule en lutte contre la France. Bonaparte, nommé général en chef de l'armée d'Angleterre, ayant conclu à l'impossibilité d'un débarquement, propose, avec Talleyrand, de porter la guerre en Égypte, qui deviendra ainsi une base d'opérations contre la domination britannique en Inde.
Succès
Un corps expéditionnaire de 38 000 hommes s'embarque en mai 1798 à Toulon. Après avoir pris Malte le 10 juin, l'armée débarque le 1er juillet près d'Alexandrie et s'en empare. L'Égypte, province turque, appartenait à la féodalité militaire des Mamelouks, dont la cavalerie est écrasée par les Français à la bataille des Pyramides (21 juillet).
Entré au Caire, Bonaparte y établit son quartier général. Cependant, le 1er août, la flotte française, surprise en rade d'Aboukir, est anéantie par l'amiral britannique Nelson. Quoique prisonnier dans sa conquête, Bonaparte entreprend de l'organiser en envoyant Desaix pacifier la Haute-Égypte, réprimant une insurrection au Caire, mais gagnant l'amitié des musulmans et fondant l'Institut d'Égypte avec l'aide des savants qu'il avait emmenées avec lui : Monge, Berthollet, Geoffroy Saint-Hilaire, etc.…
Cependant, la Turquie déclare la guerre et, en février 1799, concentre une armée en Syrie. Bonaparte se porte au-devant d'elle, prend Gaza, et Jaffa, la bat au mont Thabor (16 avril), mais échoue devant Saint-Jean-d'Acre.
Défaites
Après deux mois de siège (mars-mai), il doit battre en retraite sur l'Égypte. L'armée, décimée par la peste, y arrive pour rejeter à la mer une seconde armée turque débarquée par les Anglais, à (25 juillet).
Un mois après, Bonaparte part secrètement pour la France, laissant le commandement à Kléber. Ce dernier jugeant l'entreprise sans issue, signe à El-Arich, avec les Turcs, une convention d'évacuation (24 janvier 1800). Les Anglais refusant de la ratifier, il bat les Turcs à Héliopolis (18 mars) et rétablit la domination française sur le pays. Mais il est assassiné par un musulman, le 14 juin 1800.
Son successeur, Menou, est battu sur le site de Canope dans la baie d'Aboukir par les Anglais (mars 1801). Les garnisons du Caire et d'Alexandrie capitulent. En août 1801, une convention d'évacuation est signée par les Anglais, qui rapratrient en France les débris de l'armée.
Cette intervention en Orient contribua à la formation de la deuxième coalition.
Pour en savoir plus, voir les articles coalition, Napoléon Ier