akkadien

Langue sémitique ancienne, utilisée en Mésopotamie à partir du IIIe millénaire avant J.-C.

LINGUISTIQUE

L'akkadien constitue à lui seul le rameau oriental des langues sémitiques, dont il est la langue la plus anciennement attestée : il apparaît vers 2400 avant notre ère dans des textes écrits en caractères cunéiformes, au moment où les Akkadiens supplantent politiquement les Sumériens. Il est assez isolé des autres langues de sa famille à cause de sa coexistence étroite avec le sumérien qui influença sa phonétique (réduction du nombre des laryngales), sa morphologie (certains procédés de formation nominale), sa syntaxe (rejet en fin de phrase du prédicat verbal) et surtout son lexique, par des emprunts très nombreux (termes administratifs, techniques et religieux, en particulier).

Les xve et xive s. avant J.-C. furent la grande période d'expansion de la langue akkadienne, qui était alors, comme en témoignent les archives du pharaon Aménophis IV à Tell al-Amarna, la langue diplomatique du Proche-Orient. D'abord homogène (vieil akkadien), elle servit également à transcrire des poèmes mythologiques, comme l'épopée de Gilgamesh. L'akkadien réapparut, après une éclipse, au début du IIe millénaire, scindé en deux grands dialectes qui évoluèrent par la suite chacun de leur côté, non cependant sans qu'il y eut entre eux de nombreuses interférences : l'assyrien, plus rigide et plus conservateur, et le babylonien, qui devint à la fin du IIe millénaire la grande langue des relations diplomatiques et des échanges culturels dans tout le Proche-Orient.

À partir du xe s. avant notre ère, l'assyrien et le babylonien furent peu à peu contaminés puis supplantés par l'araméen, qui s'imposa définitivement dans l'usage oral à partir du vie s. Cependant, l'akkadien, sous la forme de babylonien tardif, continua d'être employé jusqu'au début de l'ère chrétienne pour la conservation des rites liturgiques, et dans des textes d'astronomie et de mathématiques.