Han
Dynastie impériale chinoise (206 avant J.-C.-220 après J.-C.).
Elle se divise en deux périodes : les Han antérieurs (Qian Han) ou Han occidentaux (Xi Han) [206 avant J.-C.-9 après J.-C.] et les Han postérieurs (Hou Han) ou Han orientaux (Dong Han), ces périodes étant séparées par la brève usurpation de Wang Mang. Les empereurs les plus importants sont Han Gaozu (206-195 avant J.-C.) et Han Wudi (140-87 avant J.-C.). L'affermissement du pouvoir central et un essor économique sans précédent permirent à la Chine des Han son expansion militaire en Mandchourie, en Corée, en Mongolie, au Viêt Nam et en Asie centrale. L'usurpateur Wang Mang (9-23) ne parvint pas à résoudre la crise agraire et, après 23, les empereurs tentèrent également de limiter la puissance des grands propriétaires. À partir de 87, ils perdirent progressivement leur autorité.
Pour en savoir plus, voir l'article histoire de la Chine.
ARTS
L'art connaît un développement lié à la culture créative des mandarins ainsi qu'à l'intérêt du gouvernement. Si les lettrés fonctionnaires semblent avoir peint pour leur plaisir (papier, encre et pinceau venaient d'être inventés), l'art des Han doit surtout son éclat à un artisanat riche et varié, et à un art funéraire resté inégalé.
L'architecture et l'art funéraires
Les architectes révèlent leur génie dans la construction et la décoration des tombes (voûtes) plutôt que dans les maisons et les palais, bâtis exclusivement en bois. On accède aux sépultures les plus importantes, recouvertes d'un tumulus, par le « chemin de l'âme », allée dallée et bordée de statues colossales. Venue d'Asie centrale, la technique de la ronde-bosse n'est pas encore parfaitement maîtrisée. Le talent des artistes han apparaît plutôt sur les dalles gravées en léger relief, plus proches de l'art pictural que de la sculpture proprement dite. Les sujets dépeignent la vie quotidienne. Les briques estampées atteignent aussi au grand art : un cheval réticent avec son palefrenier annonce déjà Han Kan, le grand peintre animalier des Tang. Les meilleures peintures murales han se trouvent dans des tombes de Mandchourie et de Corée. Les scènes de cour qu'elles reproduisent révèlent un sens aigu de l'espace. Les tombes han contiennent les reproductions en terre cuite des biens du défunt, précieux documents sur la vie de l'époque. On y trouve des objets comme la remarquable bannière de soie peinte du cercueil de la marquise de Dai (Mawangdui, province du Henan) ; y figurent des symboles du monde céleste et du monde terrestre : poissons, dragons…
L'architecture palatiale et les arts somptuaires
Certaines maquettes permettent de mieux connaître l'architecture des Han. Des tours à plusieurs étages (leou), isolées ou flanquant des portes monumentales, laissent entrevoir la splendeur des palais.
La cour et l'aristocratie entretiennent toute une hiérarchie d'artisans qui, grâce à de nouvelles techniques, parviennent à mieux maîtriser leur art. Ainsi, le foret et les plateaux rotatifs donnent plus d'audace aux lapidaires. Dès cette époque, le jade, travaillé plus finement, devient la matière préférée des lettrés et des aristocrates. On en trouve un bel exemple parmi les vêtements funéraires du prince Lien Sheng et de la princesse Dou Wan : deux armures faites de plaques de jade reliées par des fils d'or. Un grand nombre d'objets en bronze, dont des miroirs circulaires au dos ciselé de motifs symboliques, des objets en laque rouge à décor noir de chimères et de rinceaux, des boîtes, des plateaux, des gobelets, etc., des soieries enfin parviennent jusqu'aux marchés de l'Italie romaine. Des innovations techniques, comme le vernis plombifère, venu de Méditerranée par la Route de la soie, permettent la fabrication des protoporcelaines.