Viêt Nam : activités économiques

Rizière
Rizière

  • GÉNÉRALITÉS
  • PNB (2022) : 388 milliards de dollars
  • PNB/hab. (2022) : 4 010 dollars
  • PNB/hab. PPA (2022) : 12 810 dollars internationaux
  • IDH (2021) : 0,703
  • Taux de croissance annuelle du PIB (2022) : 8,0 %
  • Taux annuel d'inflation (2022) : 3,2 %
  • Structure de la population active (2021) :
    ● agriculture : 29,0 %
    ● mines et industries : 33,1 %
    ● services : 37,8 %
  • Structure du PIB (2022) :
    ● agriculture : 11,9 %
    ● mines et industries : 38,3 %
    ● services : 49,8 %
  • Taux de chômage (2022) : 1,9 %
  • Tourisme
  • Recettes touristiques (2020) : 3 232 millions de dollars
  • Commerce extérieur
  • Exportations de biens (2022) : 371 304 millions de dollars
  • Importations de biens (2022) : 345 587 millions de dollars
  • Défense
  • Forces armées (2020) : 522 000 individus
  • Dépenses militaires (2018) : 2,3 % du PIB
  • Niveau de vie
  • Incidence de la tuberculose pour 100 000 personnes (2022) : 176
  • Part en % des richesses détenues par les 10 % les plus élevés (2021) : 59,7 %
  • Part en % des richesses détenues par les 50 % les moins élevés (2021) : 4,7 %
  • Dépenses publiques d'éducation (2022) : 2,9 % du PIB

Fort de son intégration sur les marchés internationaux grâce aux réformes structurelles engagées dans le but de libéraliser l'économie, le Viêt Nam s'est rapidement développé ces deux dernières décennies. Tirée par la consommation intérieure, l'investissement public et les investissements directs étrangers, en constante augmentation, ainsi que les exportations, la croissance économique du Viêt Nam, membre de l'OMC depuis 2006, a été l'une des plus fortes et soutenues d'Asie du Sud-Est, aussi bien avant qu'après la crise financière de 2008. À partir de 2011, elle a cependant ralenti et le gouvernement a dû prendre des mesures d'assainissement. Si les services – en particulier le commerce de détail, les transports et le tourisme – sont en expansion, l'industrie, pilier de l'économie, malgré le poids croissant des entreprises privées, reste encore dominée par des groupes publics que le gouvernement a commencé à réformer et à privatiser partiellement, tandis que le secteur bancaire nécessite toujours une restructuration. Le pétrole (194 000 b/j en 2022) est un atout, mais les produits manufacturés (vêtements et chaussures, électronique et informatique) représentent environ 80 % des exportations, devant les produits agricoles et ceux de la mer. Les principaux clients du pays sont l'UE, les États-Unis, le Japon et la Chine, mais ses premiers fournisseurs sont asiatiques (notamment la Chine, qui a accéléré ses investissements dans le pays, et la Corée du Sud). Alors que le taux de croissance atteint 7 % en 2019, le Viêt Nam a par ailleurs accompli des progrès remarquables en matière de développement humain depuis les années 1990 et le taux de pauvreté national a diminué de 20,7 % à 6,7 % entre 2010 et 2018. Relativement épargné par la pandémie de Covid–19, qu'il affronte avec des mesures de prophylaxie efficaces, il en subit les conséquences économiques mais échappe à la récession. La croissance est estimée à 4,7 % en 2023 et devrait retrouver son rythme d'avant-crise.

1. L'agriculture

L'agriculture, plus collectivisée au Nord qu'au Sud, occupe plus de 60 % de la population active. Le delta du Mékong fournit 38 % de la production alimentaire, celui du fleuve Rouge, 18 %. La majorité des terres arables (66 %) est utilisée pour le riz. L'amélioration de l'irrigation (pompage de l'eau des rivières) a permis l'introduction de semences à haut rendement et l'intensification de la production, alors que les coûteux engrais et pesticides restent peu utilisés. La récolte du « riz du 10e mois » (novembre) est liée aux pluies de mousson, mais les pluies de février-avril (le « crachin ») permettent en général une seconde récolte, le « riz du 5e mois » (mai). Les deux récoltes sont parfois complétées par une troisième récolte (engrais vert ou culture sèche). La moitié environ des rizières bénéficient d'une double récolte (surtout dans le Nord et le Centre). Le delta du Mékong ne porte le plus souvent qu'une seule récolte de riz par an. Les densités de population y sont bien moindres (100 habitants par km2 contre 600 habitants par km2 dans le delta du fleuve Rouge.

Les bombements alluviaux sont utilisés pour des cultures sèches de complément (maïs, patate douce, manioc, igname). Des plantations d'hévéas (pour la production de caoutchouc) sont situées au nord et à l'est du delta du Mékong, tandis que les plaines littorales du Viêt Nam central, jalonnées de ports de pêche, associent le riz à la canne à sucre et à la noix de coco (productrice de coprah) et que les hauts plateaux produisent du thé et du café. Les principales plantations commerciales destinées à l'exportation sont le café (robusta), le caoutchouc, la noix de cajou, l'arachide et le thé.

Le Viêt Nam est le premier exportateur mondial de riz. Le pays est aussi le deuxième producteur et exportateur de café dans le monde, derrière le Brésil. La production s'est accélérée ces dernières années pour répondre à l'essor de la demande dans l'est de l'Asie. Le pays compte aujourd'hui 500 000 planteurs de café, présents notamment dans les hauts plateaux du centre sud.

L'élevage de porcs et de volailles a repris de l'importance. Il en va de même pour la pêche, le poisson (et le nuoc-mâm) restant la principale source de protéines.

La forêt a fortement diminué (44 % du territoire en 1943, 23 % en 1995) en raison des utilisations locales (bois de chauffe, de construction, essartage) mais aussi des défoliations subies pendant la guerre contre les Américains. La déforestation est devenue un problème majeur.

2. Les ressources minières et énergétiques

Les ressources du sous-sol ne sont pas négligeables, en particulier le charbon, le lignite, l'anthracite (de Hôn Gai et de Câm Pha, près de la baie d'Along) et le minerai de fer (dans le Nord-Est). Le Viêt Nam est aussi pourvu en bauxite, chrome, cuivre, étain, titane, zinc, or, apatite, phosphates et pierres précieuses, qui viennent pour la plupart du Nord-Est. Fer et charbon alimentent le complexe sidérurgique de Thai Nguyên, le charbon est en partie exporté vers le Japon.

Le pétrole est exploité depuis 1986, à partir de gisements sous-marins au sud, avec la participation de la Russie (Vietsopetro) ; les quatre cinquièmes sont exportés vers le Japon et Singapour (le pays ne possède qu'une seule raffinerie, à Hô Chi Minh-Ville). Le pétrole raffiné est ensuite réimporté. La prospection pétrolière en mer, menée par les compagnies étrangères, s'est révélée décevante, mais il existerait d'importantes réserves de gaz naturel.

La production d'électricité est encore insuffisante, en particulier dans le Sud. Les ressources hydrauliques constituent un potentiel important (barrage de Hoa Binh, au nord). Une ligne à haute tension nord-sud a été réalisée en 1994.

3. L'industrie et les échanges

Au système étatique, qui n'avait d'ailleurs pas réussi à s'imposer dans le Sud après la réunification, a succédé, après 1987, une économie de marché favorisant la production de biens de consommation, en particulier ceux destinés à l'exportation. La production industrielle représente le tiers du produit intérieur brut. L'industrie lourde et de biens d'équipement (sidérurgie, engrais, papier, ciment) domine encore dans le Nord. Les industries légères et manufacturées, appuyées sur une main-d'œuvre bon marché, se sont surtout développées dans le Sud : textiles et vêtements, agroalimentaire, composants électriques et, dans une moindre mesure, assemblage automobile et composants électroniques. Les investisseurs étrangers préfèrent la région d'Hô Chi Minh-Ville (45 %) à celle d'Hanoï (30 %). Cette prééminence économique du Sud se renforce. La Chine, les États-Unis, Singapour, la Corée du Sud, le Japon (premier donneur d'aide) et Taïwan sont ses principaux partenaires, avant les pays européens. De même pour les investissements : Hongkong, Taïwan et la Corée du Sud viennent en tête (pétrole, tourisme, communications).

Le Viêt Nam exporte des produits bruts (pétrole, riz, produits de la mer, café, caoutchouc, charbon), mais les biens manufacturés (vêtements, chaussures) ont augmenté depuis 1995. Le commerce vietnamien ne représente toutefois qu'un dixième de celui de la Thaïlande.

La reprise du tourisme s'affirme au fil des ans (6 millions de visiteurs en 2011).

Les sites du Viêt Nam classés à l'Unesco

Le Viêt Nam compte sept sites inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco :
– ensemble de monuments de Huê ;
baie d'Along ;
– sanctuaire de Mi-sön ;
– vieille ville de Hoi An ;
– parc national de Phong Nha-Ke Bang ;
– secteur central de la cité impériale de Thang Long-Hanoï ;
– citadelle de la dynastie Hô.

Pour en savoir plus, voir les articles géographie physique du Viêt Nam et population du Viêt Nam.