Turquie : population
La Turquie est le pays le plus peuplé du Bassin méditerranéen. La population est en grande partie musulmane sunnite. Les Kurdes en constituent la seule minorité importante (ils sont majoritaires dans le sud-est du pays). Les petites minorités chrétiennes (Grecs, Arméniens) et juives sont concentrées à Istanbul et à Izmir. Des zones de fort peuplement (région d'Istanbul, côtes égéenne et méditerranéenne, Anatolie du Sud-Est) s'opposent à des zones faiblement peuplées (Anatolie centrale et orientale, côtes de la mer Noire). La persistance de flux migratoires depuis le plateau anatolien vers Istanbul et les villes côtières vient encore accentuer ces écarts. Le taux d'accroissement naturel reste relativement important : le pays est en pleine transition démographique. Istanbul (plus de 11 millions d'habitants) et Ankara, la capitale, sont les deux plus grandes villes, suivies par Izmir (2,8 millions d'habitants), Bursa et Adana (plus d'un million d'habitants chacune).
● moins de 15 ans : 22 %
● 15-65 ans : 68 %
● plus de 65 ans : 10 %
● hommes : 75 ans
● femmes : 81 ans
Jusqu'au début du xxe s., l'Anatolie comptait d'importantes minorités chrétiennes, grecques ou arméniennes, qui ont quasiment disparu à la suite de massacres (génocide arménien de 1915) ou de transferts de population (échange gréco-turc de 1923). En revanche, à partir de la fin du xviiie s., elle a accueilli un nombre important de réfugiés musulmans (muhacir), turcs ou non-turcs (Tcherkesses, Bosniaques, Albanais, etc.), originaires du Caucase ou des Balkans : les descendants de ces muhacir, aujourd'hui largement assimilés, représenteraient de nos jours environ un quart de la population turque.
La Turquie est désormais un pays presque exclusivement musulman, les petites communautés arménienne, grecque et juive séfarade d'Istanbul représentant moins de 1 % de la population. Celle-ci n'est pourtant pas complètement homogène. Sur le plan religieux, les Turcs musulmans se divisent entre sunnites (80 %) et Alevis (20 %). Sur le plan ethno-linguistique, la minorité kurde, concentrée en Anatolie du Sud-Est, représente environ 15 % de la population totale et parle une langue de la famille iranienne. Il existe, enfin, une petite minorité arabe dans la région du Hatay, près de la frontière syrienne.
Depuis le début du xxe s., la Turquie a connu une croissance démographique très rapide, passant de 13 millions d'habitants en 1927 à 75 millions en 2009. La tendance est désormais au ralentissement. Le taux d'accroissement naturel est encore de 1,2 % par an. Les jeunes âgés de moins de 15 ans représentent 27 % de la population totale (contre 9 % pour les personnes âgées de plus de 60 ans).
Enfin, au cours des dernières décennies, le pays a vu se développer un fort exode rural : la part de la population citadine est ainsi passée d'un quart en 1950 au deux tiers en 2007. Cette véritable explosion urbaine, qui se traduit par l'apparition de nombreux bidonvilles (gecekondu) autour des principales agglomérations, concerne avant tout Istanbul et la capitale, Ankara, mais aussi les capitales régionales comme Izmir, Adana, Brousse, Gaziantep, Konya, Kayseri, Eskişehir, Antalya, et d'autres villes de moindre importance. Jusque dans les années 1970, c'est Ankara qui connaissait la croissance la plus rapide, avant d'être rattrapée par Istanbul.
La densité de population reste assez faible (96 habitants par km2), mais cette moyenne dissimule d'importantes disparités régionales, opposant des zones de fort peuplement (région d'Istanbul, côtes égéenne et méditerranéenne, Anatolie du Sud-Est) à des zones faiblement peuplées (Anatolie centrale et orientale, côtes de la mer Noire). La persistance de flux migratoires depuis le plateau anatolien vers Istanbul et les villes côtières vient encore accentuer ces écarts.
L'Anatolie du Sud-Est, cependant, constitue un cas particulier. D'une part, sa forte densité de population s'explique par un taux d'accroissement naturel particulièrement élevé. D'autre part, les combats qui opposent, depuis 1984, l'armée turque aux séparatistes kurdes provoquent d'importants mouvements de population (plus d'un million de personnes déplacées en 1995) et vident les campagnes, alors que les villes se gonflent de réfugiés. Cette situation de guerre menace également le grand projet de développement économique de la région, reposant sur l'aménagement du Tigre et de l'Euphrate (irrigation, hydroélectricité) et prévoyant la transformation de la ville d'Urfa en un pôle économique régional.
Pour en savoir plus, voir les articles géographie physique de la Turquie et activités économiques de la Turquie.