Tunisie : activités économiques
La Tunisie s'est développée grâce à son secteur industriel (textile, chimie, sidérurgie, métallurgie, agroalimentaire), ses services (tourisme), son agriculture (fruits et légumes, olives), ses ressources énergétiques et minières (phosphate et pétrole surtout, gaz naturel dans une moindre mesure). S'appuyant sur une main-d'œuvre qualifiée et des infrastructures de qualité, ce développement dissimule d'importants écarts entre les zones touristiques côtières et l'intérieur du pays. Depuis la révolution tunisienne de 2011, la redistribution des richesses en vue de corriger ces déséquilibres est devenue l'un des défis économiques et sociaux majeurs à relever. En ralentissement depuis 2012 , la croissance atteignait 1,6 % en 2019 et le taux de chômage dépassait 17 % — et même beaucoup plus parmi les jeunes, les femmes et les diplômés. Le principal partenaire commercial de la Tunisie est l'Union européenne — France en tête, suivie de l'Italie et de l'Allemagne —, avec laquelle elle a des accords de libre-échange, et ses exportations représentaient plus de 49 % de son PIB en 2022. Alors que ces dernières ont repris, tout comme le secteur du tourisme, les déficits public et de la balance des paiements restent importants. Dans un contexte politique et social toujours tendu, le gouvernement en place de 2016 à 2019 a poursuivi dans la voie de la rigueur budgétaire et des réformes, parmi lesquelles, après l'adoption d'une loi bancaire et d'un nouveau Code de l'investissement, un très contesté projet de loi sur la « réconciliation économique et financière », visant également à favoriser le « climat des affaires » alors que la lutte contre la corruption marque le pas, que les tensions inflationnistes persistent et que le déséquilibre régional et social est toujours profond. La Tunisie est durement frappée par la crise sanitaire et économique due à la pandémie de Covid–19, qui entraîne une récession de près de 9 % en 2020, que le fragile gouvernement issu des élections de 2019 doit affronter avec l'appui du FMI. Alors que la situation politique et sociale se tend depuis le coup de force du président Kaïs Saïed en juillet 2021, la reprise, estimée à 1,3 % en 2023, reste difficile.
● agriculture : 13,9 %
● mines et industries : 34,2 %
● services : 51,9 %
● agriculture : 9,8 %
● mines et industries : 23,3 %
● services : 66,9 %
1. Les richesses minières
Le phosphate, l'une des principales richesses minières du pays, est extrait dans la région de Gafsa (Metlaoui, Moularès, Redeyef). Le minerai est transformé en engrais ou acheminé vers Gabès et La Skhirra, où il est traité et exporté par voie maritime. Avec une production annuelle de 8 millions de tonnes, la Tunisie se place au cinquième rang mondial. Toutefois, la part de ce minerai dans les exportations reste inférieure à celle du pétrole ; l'or noir (plus de 3 millions de tonnes par an) provient des gisements d'El-Borma, à l'extrême sud, des environs de Sfax, de la Dorsale et, pour la production offshore, du golfe de Syrte. Son exploitation a généré la construction de raffineries et de complexes pétrochimiques. La Tunisie doit cependant importer les quatre cinquièmes de se consommation, faute de capacités de raffinage suffisantes. Le sous-sol tunisien est en outre bien doté en gaz naturel (2,2 milliards de m3 pour des réserves de 88 milliards de m3, ce qui le rend autosuffisant), fer, plomb, zinc et mercure. Le spath fluor, traité à Gabès, est également destiné à l'exportation. La Tunisie livre aussi passage au gazoduc qui transporte le gaz algérien vers l'Italie.
2. L'agriculture
Le secteur agricole emploie environ 20 % des actifs mais contribue pour 10 % au produit intérieur brut. L'agriculture est concentrée dans le Nord et sur le littoral, les régions de plus grande pluviosité. Elle juxtapose un secteur moderne, en partie irrigué (blé, betterave à sucre, fourrage, agrumes, primeurs, élevage bovin), et un secteur traditionnel (céréales, vigne, oliviers [la Tunisie est le cinquième producteur mondial d'olives], arbres fruitiers, élevage ovin et caprin). Le Sud est le domaine de l'élevage nomade des ovins, en dehors des oasis, qui fournissent des dattes. Cependant, la Tunisie ne satisfait plus ses besoins alimentaires et doit recourir aux importations.
3. L'industrie
Handicapée par l'étroitesse du marché national, l'industrie tunisienne n'a, pour l'instant, bénéficié que d'une expansion limitée. La pêche et l'industrie (excepté l'extraction des phosphates et du pétrole, et le textile) jouent un rôle secondaire. Les entreprises de grande taille sont rares ; si l'on excepte les raffineries de Bizerte et de Gabès, les usines traitant le phosphate (Mdilla, Gabès, Sfax), les cimenteries (Gabès, Djebel el-Ouost, Tunis, Bizerte), l'aciérie de Menzel-Bourguiba, les sucreries de Béja et de Bou Salem, ce sont les moyennes et les petites unités de production qui l'emportent. Les industries sont localisées pour plus de la moitié dans la région de Tunis. Le textile domine (28 % des exportations), suivis par les constructions électriques, le pétrole et ses dérivés, la construction, la mécanique (assemblage automobile), les industries du cuir. Les gisements de phosphates font du pays le cinquième producteur mondial. La hausse du prix du baril permet aux gisements de pétrole de devenir rentables. Les secteurs minier et industriel assurent 29 % du produit intérieur brut.
4. Le tourisme
Les activités touristiques, deuxième source de devises après le pétrole, occupent une place importante dans l'économie. Le tourisme exploite surtout les possibilités offertes par un littoral ensoleillé et riches en sites archéologiques (comme à el-Djem) ou en villes pittoresques et bénéficie d'excellentes infrastructures hôtelières. Il s'adresse à une clientèle européenne, principalement française, allemande et scandinave. Le tourisme se répartit en cinq zones principales : le littoral nord-ouest, avec Tabarka, le littoral de Carthage et de Sidi-Bou-Saïd, à quelques kilomètre de Tunis ; le golfe d'Hammamet, avec Nabeul ; les stations du Sahel, particulièrement Sousse et Monastir ; le Sud, avec Djerba et les échappées sahariennes des Matmata, de Tozeur, de Nefta, de Kebili et de Douz. Développé à partir des années 1960, il n'a cessé de progresser : de 105 000 en 1963, le nombre de visiteurs est passé à 2,1 millions en 1981, à 3,5 millions en 1992 et à près de 7 millions en 2010, avant de subir le contrecoup de la révolution de 2011 (moins de 5 millions de touristes en 2011). La recette annuelle constitue 9 % du produit national brut.
5. Les échanges
Les activités sont largement ouvertes aux échanges internationaux, notamment en direction de l'Union européenne, qui représente les deux tiers des échanges et les deux tiers des investissements. Les exportations vers l'Union ont été multiplié par quatre entre 1995 et 2007. Le secteur des industries électriques et mécaniques est désormais le premier poste d'exportation. La France reste le principal partenaire de la Tunisie, premier client (30 % du total des exportations tunisiennes, devant l'Italie) et premier fournisseur, avec environ 20 % de part de marché.
La Tunisie a intégré la zone de libre-échange pour les produits industriels avec l'Union européenne le 1er janvier 2008, ce qui a entraîné le démantèlement de ses tarifs douaniers avec l'Union européenne sur ces produits.
Pour en savoir plus, voir les articles géographie physique de la Tunisie et population de la Tunisie.