Tchetniks

Nom donné aux forces armées royalistes du royaume de Yougoslavie.

Un mouvement légitimiste, anticommuniste et serbe

Dirigés par le général serbe Dragoslav, dit Draža Mihailović, les Tchetniks (du serbo-croate četnici, de četa « troupes, bandes », désignation traditionnelle des guérilleros luttant contre les Ottomans) entrent en résistance dès mai 1941 contre les forces de l'Axe qui ont démantelé la Yougoslavie royale du jeune roi Pierre II Karadjordjević.

Basé dans toutes les régions serbes, ce mouvement légitimiste et anticommuniste, dirigé par des anciens officiers serbes de l'armée royale, est dans un premier temps soutenu par les Alliés et présenté par la presse anglaise et américaine comme le premier mouvement de résistance en Europe. Mais, afin de ne pas exposer les populations aux représailles allemandes, les Tchetniks n'entreprennent que peu d'opérations contre les forces d'occupation et, devant l'essor de la résistance communiste menée par Josip Broz, dit Tito, ils finiront par s'allier aux Allemands et aux Italiens.

Opposé aux Oustachis

Les Tchetniks combattent les Oustachis en Croatie et en Bosnie-Herzégovine, et se rendent coupables de nombreuses exactions contre les populations musulmanes et croates de Bosnie centrale (notamment à Foča, à la fin de l'année 1941).

En septembre 1943, ils sont définitivement écartés par les Alliés à la conférence de Téhéran, au profit des partisans titistes, qui entreprennent progressivement de les éliminer. D. Mihailović est exécuté en 1946, après qu'il se fut caché durant plus d'un an dans les montagnes de Bosnie orientale.

Survivance des Tchetniks

Interdits par le régime titiste, le folklore et l'idéologie « grand serbe » du mouvement tchetnik sont utilisés par les milices serbes à l'œuvre en Croatie et en Bosnie-Herzégovine durant les guerres des années 1990. Vojislav Šešelj, le leader du parti radical de Serbie (SRS), aujourd'hui incarcéré au Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), se présente comme l'héritier de D. Mihailović. Après la chute de Slobodan Milošević, on assite en Serbie à une réhabilitation de l'héritage tchetnik. Ainsi, en 2004, le monarchiste Vuk Drašković est à l'origine d'une loi mettant sur un pied d'égalité anciens partisans de Tito et anciens Tchetniks, en prévoyant notamment des pensions de retraite équivalentes ainsi qu'une annulation des condamnations pénales prononcées contre les hommes de D. Mihailović.

Pour en savoir plus, voir l'article Yougoslavie.