Mandingues ou Mandés
Populations apparentées, vivant principalement au Mali, en Guinée, au Sénégal, en Gambie, en Côte d'Ivoire, dans la Sierra Leone et au Liberia (environ 15 millions).
1. Répartition
Le terme de Mandingues se rapporte surtout aux populations (et aux langues nigéro-congolaises) connues aussi sous les dénominations de Malinkés en Côte d'Ivoire et en Guinée, Maninkas, au Mali, Mandingos au Sénégal, en Gambie, Mendès dans la Sierra Leone et au Liberia, Soninkés (ou Sarakolés), au Mali, au Sénégal et en Mauritanie, mais il s'applique aussi à de nombreuses autres sociétés. Cette classification est purement linguistique, car, tout en parlant des langues dont la parenté est certaine, ces ethnies manifestent des cultures et des traditions historiques très différentes.
Ils sont classiquement divisés en deux grandes familles : les Mandingues du Sud (Dans, Gouros, etc.) et les Mandingues du Nord (Bambaras, Dioulas, etc.). Les premiers sont les plus anciens et occupent les franges de la forêt ; les seconds occupent des zones de savane et sont issus des grands empires qui se sont développés dans la vallée du Niger après le xe siècle : l'ensemble malinké-bambara-dioula, conventionnellement appelé mandingue, est ainsi lié à l'empire médiéval du Mali.
2. Le noyau des civilisations ouest-africaines
Il y a des millénaires, les Mandingues ont constitué le noyau des civilisations ouest-africaines (avec notamment l'agriculture et le fer), puis se sont répandus du Sénégal au Niger (comprenant aussi la Sénégambie, la Guinée, la Sierra Leone, le Liberia, la Côte-d'Ivoire, le Mali, le Burkina).
Dès le xie siècle, l'État soninké du Ghana (→ empire du Ghana) s'étendait de l'Atlantique au Niger. L'empire du Mali, fondé par les Malinkés, couvrait aux xiie et xive siècles une grande partie de l'Afrique de l'Ouest, après la conquête de Tombouctou et de Gao, pour décliner sous la pression des Touareg et des Songhaïs.
Les Bambaras ont aussi formé les États de Ségou et du Kaarta, détruits par les Peuls du Macina au xixe siècle.
Pour en savoir plus, voir l'article Mali : histoire
3. Organisation sociale
Très diverses, en raison de l'étendue de l'espace géographique qu'elles occupent et des vicissitudes historiques (migrations, position de conquérants ou de conquis), les populations mandingues sont agricultrices. Le commerce et les marchés sont importants, voire prépondérants chez les Dioulas musulmans. L'habitat suit le modèle de villes et villages compacts. Ces sociétés sont patrilinéaires et, pour les Malinkés et les Bambaras, comportent un système de classes d'âge masculines. Après la désagrégation des empires, l'unité politique de base est la communauté villageoise. L'esclavage domestique était très répandu, et des groupes d'artisans formaient des castes hiérarchisées (forgerons, griots). Chez les Mandingues, l'islam a une forte influence, due à la pression dioula et à la colonisation.