D.G.B.
sigle de Deutscher Gewerkschaftsbund
Confédération syndicale allemande fondée en octobre 1949 en République fédérale allemande.
Héritier du puissant Allgemeiner Deutscher Gewerkschaftsbund (A.D.G.B.) interdit par Hitler le 2 mai 1933, le D.G.B. est, comme son prédécesseur, dirigé par des syndicalistes membres ou proches du parti social-démocrate. À sa constitution, il se prononce pour la nationalisation des grands groupes capitalistes, la planification de l'économie et la cogestion. Si, très rapidement, le D.G.B. abandonne son orientation dirigiste et se rallie à l'économie de marché, il maintient sa revendication de participation des travailleurs et obtient du parlement fédéral le vote de la loi du 21 mai 1951 sur la cogestion des salariés dans les conseils d'administration et la direction des entreprises métallurgiques et minières, et celle du 11 octobre 1952 qui étend la participation des salariés à d'autres entreprises. Rassemblant 6 millions d'adhérents dès 1952, le D.G.B. dispose de biens considérables et gère de nombreuses sociétés dans les secteurs de la banque, de l'assurance, de la construction, de l'édition, de la distribution. Après avoir appelé à voter pour le parti social-démocrate en 1953, le D.G.B., face aux critiques, s'est montré plus discret dans le domaine politique sans cesser d'être lié au parti social-démocrate. Ses principaux dirigeants sont, en effet également, des dirigeants du parti social-démocrate, souvent membres rétribués des conseils d'administration des grandes entreprises. Pratiquant avant tout un syndicalisme de négociation et de partenariat avec les représentants du patronat, le D.G.B. a pu ainsi obtenir des avantages concernant le montant des salaires, la durée du travail et des congés. Cette pratique syndicale devient plus difficile à faire accepter par les salariés lorsque survient une période de récession à la fin des années 1960. L'éclatement de grèves sauvages en 1969 puis en 1973 pousse le D.G.B. à adopter une politique plus revendicative qui, jointe à l'arrivée au pouvoir du parti social-démocrate, lui permet d'obtenir des augmentations salariales et en 1976 le vote d'une autre loi sur la cogestion. Les décennies 1980 et 1990 sont celles de changements importants dans la stratégie et le comportement du D.G.B. Ce dernier retrouve une combativité élevée qui se traduit par des grèves importantes comme celles de 1984. Le scandale financier de la gestion de la grande entreprise de construction de logements sociaux, contrôlée par lui, conduit le D.G.B. à réduire très fortement ce rôle gestionnaire. Enfin, la réunification de l'Allemagne (août-septembre 1990) et la dissolution de la confédération syndicale de l'ancienne République démocratique allemande lui permettent d'étendre ses activités à l'Allemagne réunifiée portant ses effectifs de 4 800 000 membres avant la réunification à 11 millions dans les années 1990. Malgré cela, le D.G.B. pâtit du vieillissement de ses cadres et d'une insuffisance de recrutement chez les jeunes, les femmes et les cols blancs.