Compagnie française des Indes orientales
Association privilégiée, créée en août 1664 par Louis XIV à l'instigation de Colbert.
Au capital de 15 millions de livres, cette Compagnie, dont le siège est à Lorient, reçoit du roi, pour cinquante ans, le monopole du commerce et de la navigation dans les océans Indien et Pacifique depuis le cap de Bonne-Espérance jusqu'au détroit de Magellan, ainsi que la concession à perpétuité de Madagascar et de toutes les îles, terres et places qu'elle pourra conquérir.
Dotée de nombreux privilèges financiers, elle est chargée de créer une colonie de peuplement à Madagascar et d'établir des comptoirs en Inde. À Madagascar, la Compagnie échoue dans sa tentative de colonisation malgré les efforts du marquis de Montdevergue (1667) et doit abandonner l'île en 1674.
En Inde, en revanche, elle étend l'influence française grâce à l'habileté de ses agents qui fondent des comptoirs à Surat (1668), à Masulipatam (1669), à Pondichéry (1674), qui devient la capitale des Établissements français dans l'Inde, et à Chandernagor (1686).
Mais la guerre de Hollande provoque un large déficit dans le bilan des activités de la Compagnie, mal soutenue, en outre, par les capitaux privés. La Compagnie, qui ne distribue à ses actionnaires que des dividendes dérisoires, perd en 1682 son monopole, le roi autorisant désormais à tous les négociants français de commercer en Inde, à condition toutefois de faire transporter leurs marchandises sur les navires de la Compagnie et de les vendre dans ses magasins. Puis elle doit abandonner le commerce de la mer de Chine à la Compagnie de Chine, créée en 1698. La Compagnie des Indes orientales sera absorbée en mai 1719 par la Compagnie des Indes de Law.
Pour en savoir plus, voir les articles colonisation, Empire colonial français.