Aisne (02)
Département de la Région Picardie.
Le département appartient à l'académie et à la cour d'appel d'Amiens, à la zone de défense Nord.
- Chef-lieu de département : Laon
- Chefs-lieux d'arrondissements : Château-Thierry, Saint-Quentin, Soissons, Vervins
- Nombre d'arrondissements : 5
- Nombre de cantons : 42
- Nombre de communes : 816
- Superficie : 7 369 km2
- Population : 545 353 hab. (recensement de 2018)
Pays de plaines et de plateaux, le département de l'Aisne, qui, du point de vue géographique, fait partie du Bassin parisien, est composé, du nord au sud, de plusieurs « pays », petites régions naturelles, culturelles et historiques bien individualisées, qui possèdent chacune leur identité propre.
Au nord-est, à la frontière avec la Belgique, le paysage collinaire de la Thiérache, bordé à l'est par la frange du plateau ardennais, est un pays de bocage, verdoyant et humide, où les rivières, dont l'Oise, proche de sa source, serpentent dans un environnement de prairies et de vergers. C'est le pays du maroilles et du cidre, mais également celui des églises fortifiées, mi-châteaux et mi-églises, dont une soixantaine d'édifices ont été aménagés dès le xvie s. par les paysans pour se protéger des multiples invasions. La brique, associée au bois, au calcaire bleu et au torchis, offre un cachet rural aux bourgs et villages dispersés de cette région d'élevage et de polyculture céréalière.
À l'ouest, le Vermandois offre un horizon découvert de vastes plateaux onduleux dédiés à la grande culture et entrecoupés de vallées : l'Oise y déroule ses méandres au milieu de prairies humides tandis que la Somme naissante s'étale dans des marais longtemps exploités pour leur tourbe. Même si la commune de Vermand a donné son nom à la région, c'est Saint-Quentin qui est en le moteur économique et culturel. Les villages se pressent en habitat groupé.
Au centre, le Laonnois est accidenté de buttes témoins (Laon, Saint-Gobain), puis, lui succèdent, plus au sud, les plateaux calcaires du Soissonnais, où les vallées sont particulièrement marquées. Le Laonnois offre deux visages : au nord, celui d'une vaste plaine consacré à la grande culture, à l'instar de ses voisines du Vermandois et de la Champagne crayeuse, et au sud, celui de lanières de plateaux boisés entrecoupées de vallées où l'habitat s'est développé, parfois même à l'intérieur de leurs versants, sous la forme de creuttes, cavités aménagées en lieux d'habitat depuis le Moyen Âge. Au centre, Laon s'enorgueillit de nombreux monuments épargnés par la Première Guerre mondiale, à l'instar de sa cathédrale Notre-Dame. Dans le sud de l'Aisne, le Soissonnais, le Tardenois, le Valois, l'Omois et la Brie champenoise constituent des régions de transition où de vastes plateaux calcaires découverts cèdent progressivement la place à la forêt (la forêt de Retz est une des plus belles hêtraies de France) et à l'élevage, et l'habitat groupé, à celui dispersé de la Brie. Le sud briard introduit à la Champagne voisine, et le nord du Valois, autour de Villers-Cotterêts, de La Ferté-Milon et de la forêt de Retz, constitue l'antichambre de l'Île-de-France. Au centre, au détour d'un méandre de la Marne, s'est développé Château-Thierry. La vallée de la Marne, aux versants couverts de vignes est le pays du vin de Champagne.
Si la démographie du département apparaît dans son ensemble (avec celle de la Somme) la moins dynamique de la Région, sa population se répartit de façon assez homogène (en moyenne 73 habitants/km2) dans un semis de petites et de moyennes agglomérations au rayonnement discret ; son évolution présente cependant un important contraste. En effet, la moitié nord encore très agricole, se dépeuple, et la partie sud se développe, à l'image de Laon, qui bénéficie de la proximité de la région parisienne. L'Aisne ne dispose pas d'une métropole sur laquelle se porterait sans conteste l'essentiel des activités décisionnelles et organisatrices de l'espace départemental. Même l'agglomération la plus importante, Saint-Quentin, a un rayonnement limité à son bassin d'emploi.
L'économie de l'Aisne est largement marquée par l'agriculture, avec un système de cultures diversifiées où les céréales et la betterave à sucre occupent une place prépondérante. L'élevage domine cependant dans la Thiérache (bovins, chevaux, volaille). En relation avec l'agriculture, les industries agroalimentaires sont bien développées et réparties sur le territoire, même si elles dominent dans la Thiérache (transformation des produits d'élevage), le Soissonnais (transformation de la betterave, des légumes et pommes de terre), le Tardenois et la Brie.
Hors agroalimentaire, la part de l'emploi industriel dans le département a régressé ; l'industrie tend à se concentrer dans les grandes vallées en liaison avec la voie d'eau et le rail, le long de l'Oise (Chauny, Tergnier, La Fère), de l'Aisne (Soissons) ou de la Marne (Château-Thierry), tandis que stagne le Saint-Quentinois, et que Laon n'est que peu industrialisé. Pour contrebalancer ce déclin, l'Aisne s'est engagée dans une mutation vers le tertiaire : développement des activités de logistique (projets de centres logistiques à Soissons, Château-Thierry et Saint-Quentin) et de commerce électronique (centre d'appels à Vervins).