Tant, adverbe de quantité, s'emploie avec un verbe, jamais avec un adjectif ou un adverbe : je l'aime tant ; nous avons tant marché ! → si, tellement. En revanche, tant peut être employé devant une forme verbale : un mari tant chéri. Devant un adjectif, on emploie si : il était si pâle qu'il nous a effrayés (et non *il était tant pâle).
remarque
L'emploi de tant devant un adjectif est aujourd'hui un archaïsme de style : « Je trouvai la philosophie tant sotte, tant inepte » (A. France).
Tant entre dans de nombreux tours figés. On dit : tant s'en faut (que) ; tant et plus ; tant il y a que ou tant y a que (= quoi qu'il en soit, enfin, bref) ; tant et si bien que ; tant vaut..., tant vaut... (tant vaut le maître, tant vaut le chien) ; tant qu'on veut, on peut ; tant qu'il vous plaira ; tant bien que mal ; tous tant que nous sommes.
Tant qu'à faire (= puisqu'il faut le faire de toute façon), considéré naguère comme familier, est maintenant admis.
recommandation :
Attention, l'expression est bien tant qu'à faire (et non *quant à faire).
À tant faire. Le tour littéraire à tant faire, que l'on conseillait d'employer à la place de tant qu'à faire, paraîtrait aujourd'hui affecté dans l'usage courant, surtout à l'oral.
Tant qu'à (+ infinitif) (= pour ce qui est de) est également admis : tant qu'à modifier cette partie, autant tout changer.
recommandation :
Éviter en revanche *tant qu'à (+ nom ou pronom). Dire quant à :quant à moi, je suis pleinement satisfait.
Tant pis.
recommandation :
Ne pas dire *tant pire.
Tant que (= aussi longtemps que) est correct dans tous les registres : il travailla tant qu'il en eut la force.
Tant que (= pendant que) est familier : tant que j'y suis ; tant que vous y êtes.
recommandation :
Dans l'expression soignée, on dit plutôt : puisque j'y suis, pendant que vous y êtes.