Le système politique américain confère une grande importance à l'appareil judiciaire, notamment à la Cour suprême, qui peut bloquer efficacement de nombreuses mesures politiques. Les nominations des juges principaux par le président sont soumises au contrôle du Sénat. Le basculement à droite de celui-ci va autoriser M. Bush à choisir des juges très conservateurs, ce qui lui avait été interdit jusqu'alors.
Fermeté internationale
Sur le plan international, George Bush sort également renforcé. Sans parler de son engagement résolu au côté d'Ariel Sharon, le Premier ministre israélien, et de sa détermination à éliminer Saddam Hussein, le président américain fait vite sentir à ses partenaires étrangers que le vote de novembre lui donne plus que jamais le champ libre. Dans les semaines qui suivent la consultation, M. Bush confirme sa volonté de doter les États-Unis d'un bouclier antimissiles. Européens, Russes et Chinois avaient fait savoir qu'ils étaient hostiles à un tel bouclier, dont ils estimaient qu'il allait relancer la course aux armements. Par ailleurs, fin novembre, lors du 19e sommet de l'OTAN à Prague, les dirigeants américains ne se sont pas gênés pour faire comprendre à leurs partenaires que l'Alliance atlantique devait à l'avenir être mise au service de l'action mondiale des États-Unis. Le rôle de l'OTAN devrait donc être celui d'une organisation permettant aux Européens de mieux coordonner leurs équipements militaires (de fabrication américaine de préférence) afin de pouvoir jouer plus efficacement un rôle de forces supplétives des Américains. Il est à noter qu'un tel projet va directement à rencontre de la constitution d'une force militaire européenne d'intervention rapide.
Georges Chevron
Un ministère de la Sécurité intérieure
Cette nouvelle structure administrative, dont certains craignent, par ailleurs, le rôle exorbitant du droit commun, pourrait embaucher des agents en dehors des normes régissant le statut des agents fédéraux. L'administration Bush fait valoir qu'elle a besoin d'une grande souplesse pour mieux lutter contre le terrorisme. Les syndicats s'inquiètent d'un mode de fonctionnement mettant en cause tous les acquis du statut de la fonction publique.