Gary Ulubeyan
Charles Millon invalidé sur parole...
À treize jours près, Millon serait toujours président, fût-ce sous embargo politique, du conseil régional de Rhône-Alpes. C'est en effet à une loi du 7 mars 1998 qu'il doit l'annulation de son élection du 20 mars par le Conseil d'État. Saisi par Étienne Tête, conseiller régional vert appuyé par le socialiste Bernard Soulage, ce dernier a suivi le commissaire – indépendant – du gouvernement, Arrighi de Casanova, qui a estimé que le second tour avait bien été précédé d'un débat entre MM. Golnisch et Millon initié par le doyen d'âge Pierre Gascon, débat qui a influé sur l'issue du scrutin puisqu'il invitait les élus FN à voter pour le candidat unique UDF-RPR. Cette irrégularité méritait sanction car « trop manifestement contraire à la volonté du législateur » ; l'interdiction de tout débat oral, contrepartie de l'obligation de déposer une déclaration de politique générale écrite, vise à limiter le rôle, honorifique, du doyen d'âge présidant les débats.