1999 a été une année d'attente, d'expectatives où chacun a essayé de se repositionner, de retrouver son identité. Les cinéastes français ont secoué le cocotier, en se trompant certes de cible, mais le débat qui vient de naître pourrait déboucher, si tout le monde y met du sien, sur une meilleure osmose entre goût du public, volonté créatrice chez les artistes et adéquation des systèmes d'aide financiers. On sait que grâce à un système d'aide que de nombreux pays nous envient, le cinéma français est le plus créatif d'Europe. Le débat suscité autour de la critique a fait naître des tribunes libres : de nombreux journalistes étrangers témoignent de la disparition, chez eux, de la critique proprement dite au profit de la promotion ou du pur commentaire. N'oublions pas qu'à travers des revues comme Positif ou les Cahiers du cinéma, sans compter les dizaines d'ouvrages qui sont publiés en France, c'est le public qu'on forme, le rendant réceptif à des démarches cinématographiques exigeantes.
Raphaël Bassan
Critique de cinéma