Philippe de L'Enfernat
La polarisation ethnique
La polarisation ethnique s'est organisée autour de quatre groupes principaux : derrière le commandant Massoud, on retrouve les persanophones sunnites (Tadjiks) du Nord-Est ; le général Dostom s'appuie sur une base essentiellement ouzbèke, que renforcent des éléments persanophones de l'ancienne armée communiste ; les Hazaras chiites, concentrés surtout dans le centre du pays, ont trouvé à se fédérer dans le Parti de l'unité : ce sont eux qui ont pris Kaboul en 1992 avant d'éclater aussitôt, puis de se reconstituer en 1996 pour parer à la menace des talibans ; enfin, l'ethnie pachtoune, dominante, se répartit en plusieurs tribus et partis dont le plus célèbre est indiscutablement le très radical Hezb-i islami dirigé par Goulbouddin Hekmatyar. Depuis le retrait des troupes soviétiques d'Afghanistan, ces différents groupes ont vécu et combattu au rythme d'alliances et de retournements d'alliance incessants. À bien des égards, cette polarisation ethnique constitue le (acteur essentiel de la continuation de la guerre.