Les dévaluations de la lire et de la peseta ont éloigné une partie de la clientèle de l'île, attirant en même temps les Français vers d'autres destinations méditerranéennes moins chères et plus paisibles.

Le prix du transport, la grève des marins de la Société nationale Corse-Méditerranée et le climat d'insécurité de l'île (11 assassinats liés aux règlements de comptes entre factions nationalistes rivales) ont fait le reste : la saison touristique 1995 fut un « Waterloo » estival.

Franche-Comté

Avec 36 % de la valeur ajoutée régionale venant du secteur secondaire, la Franche-Comté est, en valeur relative, la Région la plus industrielle de France. La présence de Peugeot et d'Alsthom, malgré leurs réductions d'effectifs, y est pour beaucoup.

Pour faire face à la concurrence asiatique, les industriels jurassiens du jouet ont conclu avec l'État, le conseil régional et le conseil général un contrat de progrès pour une durée de trois ans. Celui-ci représente un investissement financier de 22 millions de francs – dont 15 millions émanent des trois partenaires publics – et vient en complément des restructurations entreprises depuis plusieurs années.

Il s'agit de relever le défi de la concurrence des pays à faible coût de main-d'œuvre (Asie du Sud-Est et Chine), d'autant plus forte que les industriels jurassiens refusent, pour des raisons morales, de créer certains types de jouets, comme des jouets guerriers.

L'industrie du jouet du Jura assure près du tiers de la production française. Le regroupement des producteurs jurassiens dans la « Maison du jouet » vise à promouvoir le jouet en France et à tester de nouveaux produits.

Riche d'une très ancienne tradition industrielle, la Région a entrepris de sauvegarder son passé, tout en lui conservant sa dimension humaine. Dix sites (dont la taillanderie de Nans, la Maison de la mine de Ronchamps, les mines de Selins...) intégrant des entreprises en activité constituent le réseau des musées des Techniques et Cultures comtoises.

Île-de-France

Approuvé à l'unanimité par le conseil régional d'Île-de-France, le parc naturel régional du Vexin a vu le jour en mars 1995. Il s'étend sur 68 000 hectares, aux portes de la ville nouvelle de Cergy-Pontoise, et concerne 94 communes du Val-d'Oise et des Yvelines. Les agriculteurs, dont l'activité occupe 70 % du territoire du parc, demandent que la future charte du parc « reste compatible avec l'économie et ne vienne pas entraver le développement de notre activité ».

La forêt de Fontainebleau est parcourue par 12 millions de promeneurs par an, dont 90 % de Franciliens. Elle bénéficiera dès 1996 de deux statuts de protection : le statut de « forêt de protection » et celui, défini au niveau de l'Union européenne, de « zone spéciale de conservation ». Cela englobe une superficie de 27 460 hectares. Désormais, tout changement d'affectation des sols de nature à compromettre la conservation des boisements est interdit. Il devient impossible de déplacer un carrefour, d'élargir une route, de poser une ligne électrique, de forer un puits, etc. Sur 3 000 hectares, les milieux les plus remarquables du site, ceux qui avaient inspiré les peintres de Barbizon, sont classés.

Les bois de Boulogne et de Vincennes permettent à chaque Parisien de disposer (théoriquement) de 10 m2 de verdure. Mais, en excluant les zones boisées périphériques, on tombe à 2 m2 par habitant. La nouvelle révision du plan d'occupation des sols (POS) de Paris indique une diminution sensible des espaces verts intérieurs à protéger (EVIP), espaces verts privés soustraits le plus souvent au regard des passants, mais jouant le rôle de « poumon » que l'on devine. De 17 % (selon la Mairie de Paris) à 25 % (selon les écologistes) des espaces verts privés de la capitale auraient disparu depuis 1977.

Avec la chaleur de l'été, l'air pollué s'est fait (encore) plus dense sur l'agglomération parisienne. À 75 %, c'est l'automobile qui est responsable de la détérioration de la pureté de l'air. Pour la première fois, le 10 octobre 1995, le niveau 3 de pollution (c'est-à-dire le seuil d'alerte) a été atteint, selon Airparif, l'organisme chargé de la surveillance de la pureté de l'air en Île-de-France. Deux facteurs se sont conjugués : les conditions météorologiques clémentes (chaleur, situation anticyclonique) et la forte circulation automobile d'un jour de grève des transports en commun. La Mairie de Paris, qui refuse d'envisager une réduction autoritaire de la circulation, accorde, les jours de « pic », la gratuité de stationnement aux 150 000 détenteurs de la carte de stationnement résidentiel et voudrait obtenir de la RATP et du ministère des Transports la gratuité des transports en commun lorsque le niveau 3 de pollution est atteint.