Alexandre Soljenitsyne a retrouvé Moscou, le 21 juillet, après un voyage de deux mois à travers tout le pays. Vingt ans après avoir été chassé d'URSS, l'écrivain de 75 ans revient dans sa patrie natale, une Russie tourmentée mais débarrassée de ce système qu'il a combattu toute sa vie. Le plus célèbre des anciens dissidents soviétiques ne manque pourtant pas de désillusions : son œuvre est peu lue dans cette Russie qui ne l'écoute guère. Ses paroles semblent en effet se perdre dans un pays indifférent au retour du « fils prodigue ». Au cours de son voyage, Soljenitsyne a dénoncé la « fausse démocratie » et accusé les capitalistes étrangers de profiter de la faiblesse du pays pour piller ses ressources. Courtisé par la classe politique en général, et par Boris Eltsine en particulier, l'écrivain ne se laissera sans doute pas « récupérer » par un parti.

Tchernobyl demeure l'une des centrales nucléaires les plus dangereuses au monde. Huit ans après la plus grande catastrophe nucléaire de tous les temps, les pays du G7 ont décidé, début juillet à Naples, d'un plan d'action en faveur de la fermeture de la centrale. Leonid Kravtchouk, alors chef de l'État ukrainien, est bien décidé à profiter de la détermination de ces pays pour négocier une aide économique substantielle contre la fermeture de la centrale. Le G7 s'est donc engagé à remettre 200 millions de dollars sous forme de dons, qui compléteront les 120 millions de dollars offerts par les Douze lors du sommet de Corfou. Ainsi, le gouvernement ukrainien est invité à mettre rapidement en œuvre des mesures économiques pour redresser l'économie du pays. La fermeture des deux derniers réacteurs de la centrale, restés en activité après l'explosion de 1986, dépend de l'achèvement de trois réacteurs plus modernes. Mais les pays du G7 restent sceptiques sur la sécurité de ces réacteurs modernisés.