Son jeu très spectaculaire, souvent audacieux, est à l'inverse de son caractère introverti. Lui qui s'indigne de voir son sport ignoré des médias est pourtant capable de « coups de gueule ». « Nous pongistes ne méritons pas d'être parqués dans un désert », déclarait-il après son succès aux championnats du monde de Göteborg. Gatien a déjà fait beaucoup pour la renommée du tennis de table en France. Et ce n'est sûrement pas fini. Aux Jeux d'Atlanta, il n'aura que 28 ans. Le bel âge, dit-on, pour un pongiste.
Tout là-haut... Jordan !
Michael Jordan est une machine à user ses adversaires et les superlatifs. Comme les autres grandes stars du basket américain, Jordan a un surnom : « His Airness ». Comprenez : « Son Altesse des Airs ». Pour la troisième fois consécutive, Sa Majesté a conduit son équipe, les Bulls de Chicago, à la victoire dans le championnat professionnel américain. Et, pour la troisième fois de suite, « His Airness » a été élu meilleur joueur de la finale. Les statistiques de Jordan à l'occasion de cette finale à six épisodes donnent le vertige : 41 points de moyenne (avec une pointe à 55 lors du 4e match), 8 rebonds, 6 passes décisives. Du jamais vu dans l'histoire de la NBA. Le héros choisissait ce moment pour annoncer, début octobre, son retrait « définitif » de la compétition, laissant toutefois planer le doute sur un éventuel retour...
Au sein d'une équipe de Chicago au collectif remarquable, Jordan est l'homme-Protée, capable de mener le jeu, de défendre, de prendre les rebonds sur la tête des « Géants des Raquettes », et, bien entendu, de marquer encore et toujours. De taille moyenne pour un basketteur (1,98 m), il possède une détente prodigieuse et une adresse sans pareille. Avec lui, l'exceptionnel devient quotidien. Dans un sondage effectué en février dernier auprès d'un échantillon de 500 professionnels du basket, 42 % des personnes interrogées faisaient de Michael Jordan le plus grand joueur de tous les temps, loin devant Magic Johnson et Wilt Chamberlain (la star des années 60). Après les retraites de Magic et de Larry Bird, Jordan était jusqu'à ce jour d'octobre le porte-drapeau d'un basket américain triomphant qui fait rêver des millions de jeunes à travers le monde. Un rêve savamment entretenu par les grandes firmes de vêtements de sport. Le no 23 qu'il porte chez les Bulls est devenu un signe de reconnaissance, un objet de dévotion pour les fans de basket... et un excellent produit marketing. Après la victoire des Bulls, qui est d'abord la sienne, Jordan déclarait avec un art consommé de la litote : « Nous sommes une très bonne équipe. » « His Airness » ou la modestie des champions d'exception.
L'esprit Peyron
Au jeu des 7 familles, c'est dans la catégorie Grand Large que la famille Peyron vous attend du côté de La Baule. Chez les Peyron, naviguer est une seconde nature. Le père, commandant dans la marine marchande, a inoculé le virus de la mer à ses cinq enfants, trois garçons et deux filles. S'il s'en était dispensé, nul doute que sa femme Françoise s'y serait consacrée, elle qui, enceinte, continuait à faire régulièrement de la voile, histoire d'habituer sa progéniture aux secousses maritimes. Ajoutez-y l'oncle, Jean-Yves Terlain, l'un des meilleurs marins de sa génération, 2e de la Transat anglaise en 1972, et vous comprendrez que les cinq petits Peyron aient eu pour jardin d'enfants les vagues de l'Atlantique et, pour jouets, gouvernails et grappins.
De cette passion familiale, les trois fils, Bruno, Loïck et Stéphane, ont fait leur métier. À chacun sa spécialité : le cadet, Stéphane, choisit la planche à voile (il traverse l'Atlantique en solitaire en 1987), Loïck, les Transats (il remporte celle de 1992), Bruno, l'aîné, les grandes aventures autour du monde. Son rêve d'enfant, « faire le métier de mon père », l'avait quitté adolescent à l'École navale de Saint-Malo. « Bruno avait navigué une fois sur un pétrolier, raconte sa mère. Il avait compris que c'était le bagne. »
Il choisit donc la compétition sportive. En dépit d'immenses qualités de marin doublées d'un sens aigu de la technologie, Bruno Peyron se vit longtemps refuser son premier grand succès. Habitué des podiums, il attendit 1989, onze ans après ses débuts, pour remporter la Transat en double. L'an passé, en guise de hors-d'œuvre, il battait à 36 ans le record de la traversée de l'Atlantique en solitaire (9 jours 19 h 22 min). C217;est avec le même catamaran, légèrement amélioré, que Bruno Peyron et ses quatre hommes d'équipage ont réussi l'un des plus beaux exploits de l'histoire de la navigation moderne, le tour du monde en moins de 80 jours.