Intel destine d'abord son nouveau produit aux applications haut de gamme (CAO, calculs financiers, modélisation scientifique, vidéo, etc.), en attendant de l'intégrer dans des ordinateurs personnels standards, d'ici deux ou trois ans. Déjà, les ingénieurs de la firme américaine travaillent à la mise au point d'une sixième et d'une septième générations de puces, dont la sortie est prévue, respectivement, en 1995 et 1998.
L'irrésistible ascension des mémoires flash
Lancées en 1986 par la firme japonaise Toshiba, les mémoires flash suscitent aujourd'hui de grands efforts de recherche et de développement. Elles constituent la figure de proue d'une nouvelle vague de technologie de stockage de l'information. Leurs propriétés en font de sérieux concurrents potentiels de deux types de mémoire actuellement utilisées sur les ordinateurs : les DRAM (Dynamic Random Access Memory), mémoires vives dynamiques servant à stocker les données du programme en cours d'exécution, et les disques magnétiques, dont l'emploi s'est généralisé pour le stockage permanent de grandes quantités d'informations.
Le principal atout des mémoires flash est d'être non volatiles : à la différence des mémoires vives, leur contenu ne s'efface pas lorsque l'alimentation électrique est coupée. Par ailleurs, elles sont d'accès presque aussi rapide que les DRAM et leur capacité de stockage, qui double environ chaque année, se rapproche peu à peu de celle des disques durs. Elles offrent enfin l'avantage de consommer très peu d'énergie. Dans l'immédiat, cependant, leur durée de vie, de l'ordre de 100 000 accès, s'avère encore un peu courte pour leur permettre de concurrencer les DRAM. Quant aux disques magnétiques, leur capacité reste dix fois plus grande et leur coût par méga-octet dix fois moindre ; mais ils sont 100 000 fois plus lents et nettement plus sensibles aux chocs.
Réservées il y a peu à des usages marginaux, les mémoires flash font à présent une percée spectaculaire. Elles apparaissent particulièrement adaptées pour les objets « nomades », tels que les ordinateurs portables et les téléphones mobiles. Les progrès considérables réalisés dans la compression des informations numériques, tant dans le domaine du son que dans celui de l'image, leur ouvrent aussi d'autres marchés importants : la photo électronique, les répondeurs téléphoniques, voire, à terme, les magnétophones. Estimé à 300 millions de dollars en 1992, leur marché pourrait atteindre 2 milliards de dollars dès 1997. Les perspectives très prometteuses offertes par cette nouvelle technologie de mémoire ont suscité en quelques mois une cascade d'alliances entre constructeurs américains, japonais, et même européens : l'accord conclu notamment entre la firme franco-italienne SGS-Thomson et le groupe japonais Mitsubishi prévoit la collaboration des deux partenaires pour la mise au point de mémoires flash d'une capacité de 16 mégabits.
Supraconductivité « tiède » : nouveau record
À très basse température, certains corps deviennent supraconducteurs, c'est-à-dire des conducteurs électriques idéaux, dépourvus de toute résistance. La mise au point d'alliages métalliques possédant cette propriété à des températures plus élevées fait l'objet de recherches très actives aujourd'hui, en raison de la diversité des applications industrielles potentielles de tels matériaux. Dans la course aux températures critiques se rapprochant des températures ordinaires, une équipe française du CNRS, à Grenoble, a obtenu en 1993 un nouveau record, en atteignant 150 K (– 123 °C), soit 15 K de plus que le record antérieur, avec un alliage complexe de mercure, baryum, calcium, cuivre et oxygène, le Hg-1223, soumis à une pression de 235 kilobars. Puis une équipe de l'École supérieure de physique et de chimie industrielles de la Ville de Paris a réalisé une avancée encore plus spectaculaire en atteignant 250 K (– 23 °C).
Philippe de La Cotardière