Pour lutter contre ce protectionnisme destructeur de l'environnement, le point de vue « environnemental » est constamment rappelé dans les grandes négociations internationales (CEE, Uruguay Round) où il est avancé, en premier lieu, que le soutien apporté aux productions vivrières doit passer par une amélioration de l'organisation de leurs débouchés et, en second lieu, que, dans les pays industrialisés, la réduction des subventions et surtout des rendements (problème des surplus) doit entraîner à la fois celle de l'utilisation des engrais et des insecticides et celle de l'érosion.
Enfin, la mondialisation de la pollution condamne à l'avance le volontarisme de certains pays isolés qui pensent pouvoir résoudre tout seuls les problèmes d'environnement.
Les pays sont donc contraints à s'entendre pour résoudre cette question devenue planétaire. La coopération internationale s'impose déjà pour des problèmes tels que ceux de la détérioration de la couche d'ozone, des modifications climatiques liées à l'effet de serre, de la gestion des espaces maritimes (transport du pétrole et immersion des déchets), etc.
En définitive, cette discussion sur la croissance soutenable souligne que l'environnement est un bien collectif universel qui ne saurait appartenir ni à un seul pays ni aux seules générations actuelles. Par ailleurs, comme c'est un bien qui se dégrade facilement, la contrainte de gestion doit dominer afin que soient économisées les ressources, évité le gaspillage et limitée la gravité des conséquences de nos activités actuelles qui, dans un avenir plus ou moins proche, peuvent venir affecter l'ensemble de la planète.
Gilbert Rullière
Directeur de recherches au CNRS, spécialisé dans l'économie agricole. Gilbert Rullière enseigne la gestion et l'économie du financement des entreprises à l'université de Lyon-I.