Journal de l'année Édition 1991 1991Éd. 1991

Météo : le Printemps

Les types de temps qui se succèdent de l'équinoxe au 31 mars sont caractéristiques de la transition hiver-printemps. Du 24 au 28, forte nébulosité et plafond bas, averses et rafales de vent, fraîcheur sont imputables aux effets directs et indirects d'une invasion d'air polaire. L'air froid se déplaçant dans un flux de N.-N.-O. provoque le creusement, dans le golfe de Gênes, d'une dépression autour de laquelle s'organise un système nuageux et pluvieux qui affecte les régions orientales du pays (retour d'est).

Du 29 au 31, le rétablissement des hautes pressions est à l'origine d'un temps froid et sec mais ensoleillé sur l'ensemble de la France.

L'important déficit en eau des sols, qui persiste dans le Sud-Ouest et en particulier dans les Landes, le Lot-et-Garonne et la Gironde, explique l'ampleur de l'incendie de forêt qui, du 31 mars au 1er avril, détruit 6 000 hectares de pinèdes entre Salaunes et Sainte-Hélène (Médoc).

Avril 1990 est un mois d'avril banal. Les températures mensuelles sont de 1 °C inférieures aux normales dans le Nord-Est et le Centre-Est, conformes aux moyennes trentenales partout ailleurs.

Du 19 au 21, le pays est soumis aux suites d'une descente d'air polaire ; à cette occasion, les températures minimales atteignent des valeurs remarquables : − 2,5 °C à Dijon le 19, 0,8 °C à Istres et − 1,1 °C à Salon-de-Provence le 21. Bien que faibles, les gelées ont gravement affecté les cultures en avance de végétation : vignobles du Bordelais et de la Champagne, vergers d'Aquitaine et du Languedoc-Roussillon. Les précipitations très excédentaires en Corse ne sont que légèrement supérieures aux normales dans les autres régions.

Il est à noter que des perturbations circulant dans des flux d'ouest, de sud-ouest ou de nord-ouest se succèdent au-dessus du pays tout au long du mois. Des pluies abondantes et parfois intenses sont mesurées ici et là : 40 mm en 6 h 30 à Montpellier le 6 avril ; 30 mm à Pau dans la nuit du 18 au 19 ; 31 mm en 6 h à Biarritz le 24. Des chutes de neige localement importantes mais beaucoup trop tardives sont observées du 15 (jour de Pâques) au 19, à partir de 400 m sur les Vosges, le Jura et les Alpes du Nord, et à partir de 800 m sur les autres massifs.

Des vents forts à très forts sont relevés au moment du passage des perturbations : 109 km/h à Dourgne (Tarn) le 1er ; 108 km/h à Istres le 10 ; 124 km/h à Cancale le 14...

Au 31 avril, et malgré une pluviométrie satisfaisante dans l'ensemble, l'état des réserves en eau et le bilan hydrique des sols sont préoccupants dans maintes régions. Des mesures de restriction d'eau ont déjà été prises dans 62 communes de l'Aude ; le rapport R/RU de la réserve disponible à la réserve utile est inférieur à 50 % dans l'Orléanais, l'Aube, la région de Bourges, le Sud-Est, le Languedoc et le nord de la région Midi-Pyrénées, où l'irrigation ne peut être assurée normalement.

Mai est un mois chaud et sec. Selon les régions, les températures sont de 1,9 à 3,8° C supérieures aux normales.

La première semaine est marquée par une chaleur exceptionnelle ; les températures maximales atteignent des sommets : 27 °C à Paris-Montsouris, 27,3 °C à Brest, 29,2 °C à Vannes, 27,3 °C à Lyon-Satolas, 30 °C à Le Perrier le 2 mai ou encore 28,9 °C à Rennes le 3 (record depuis le début des mesures en 1884 !). C'est au puissant anticyclone centré sur le Danemark que l'on doit cette canicule singulièrement précoce.

Les précipitations, sous forme d'orages violents et très localisés, sont déficitaires sur tout le territoire, sauf sur le Centre-Est. Les orages se produisent surtout entre le 18 et le 24 mai, lors d'une remontée d'air chaud, humide et instable, consécutive à la présence d'une goutte froide au-dessus du golfe de Gascogne.

Parmi les précipitations les plus remarquables nous retiendrons : 98 mm à Massegros en 6 h le 19, 112 mm à Quimper en 5 h, 41 mm en 15 minutes à Saint-Ave avec des grêlons de 1 à 1,5 cm de diamètre, 37 mm à Carcans en 3 h le 20... Le 24 mai, de semblables orages occasionnent de gros dégâts aux cultures fruitières des Pyrénées-Orientales et de l'Aude.