Météo : l'Hiver
Du solstice d'hiver au 31 décembre 1989, la majeure partie du pays connaît un épisode doux et humide jusqu'au 26 et un épisode froid et sec ensuite. Pendant ce dernier, les brouillards fréquents et localement givrants dans les régions Nord, Nord-Ouest, Nord-Est et Centre-Est comme les advections d'air maritime sur le Languedoc-Roussillon maintiennent les températures maximales très au-dessous des valeurs normales. Seul le Sud-Ouest bénéficie d'une douceur inhabituelle tout au long de cette décade.
Au terme de 1989, l'enneigement du domaine skiable est très faible et les réserves en eau des sols sont déficitaires du Limousin au Roussillon dans la vallée de la Durance, dans le Vaucluse et la Corse-du-Sud.
Janvier est un mois doux et sec. Selon les régions, les températures moyennes mensuelles sont de 1 à 2,6 °C supérieures aux normales 1951-1980. Le 25, jour de tempête, les températures maximales atteignent des valeurs records : 19,5 C à Auch, 19,2 °C à Toulouse et 14,7 C à Saint-Étienne...
Les précipitations, quasi normales sur l'Ouest et le Nord, sont déficitaires sur les autres régions. Il est vrai que l'activité pluvieuse est limitée par la présence de pressions élevées (1 020 à 1 040 hPa) entre le 1er et le 22 janvier.
La dernière semaine est marquée par le passage de plusieurs perturbations, plus ou moins actives et accompagnées de vents violents. Des pluies abondantes s'abattent sur la moitié nord du pays et les premières chutes de neige sont observées, le 28, dans les départements du Rhône, de l'Ain, de l'Ardèche et de la Haute-Loire. Au 31 janvier, le rapport R/RU de la réserve en eau des sols disponible à la réserve utile est redevenu normal à l'ouest de la ligne Pau-Poitiers-Tours-Caen-Douai et dans le Nord-Est.
La tempête, qui balaie le 25 l'ouest et le nord de la France ainsi que la Grande-Bretagne, la Belgique, les Pays-Bas, la RFA et le Danemark, est meurtrière (91 morts) et destructrice.
Les vents soufflant de l'ouest ou du sud-ouest dépassent 150 km/h sur les littoraux : 178 km/h à Carteret et au cap Gris-Nez, 167 km/h à la Pointe-du-Raz et plus de 100 km/h à l'intérieur des terres (140 km/h à Roissy et 115 km/h à Melun).
Dans le monde, l'actualité météorologique est marquée par trois événements : le 8 janvier, fin de la vague de froid qui affectait le nord de l'Inde et le Bangladesh depuis le 25 décembre (plus de 300 morts) ; pluies relativement abondantes sur le Tagant et l'Aouker, en Mauritanie, du 12 au 14 ; du 20 au 24 janvier, le centre et le sud de la Tunisie sont ravagés par les inondations consécutives à des pluies diluviennes : 21 morts, 10 000 sans-abri, 15 000 habitations détruites à Tozeur, Sfax, Gafsa et Sidi Bouzid notamment.
Février 1990, pluvieux et exceptionnellement doux, restera dans les mémoires comme le mois du vent et des tempêtes. Les températures mensuelles dépassent de 3,4 à 5,7° C les moyennes trentenales et les températures maximales battent des records parfois très anciens ; le 24 sont relevés : 22,9 °C à Châteauroux contre 22 °C en 1899, 21,2 °C à Strasbourg contre 20,8 °C en 1958...
Les précipitations sont excédentaires dans la plupart des régions à l'exception de la Corse et du Sud-Est. Les pluies abondantes, souvent intenses et associées à des rafales de vent, comme les chutes de neige (du 12 au 16), sont imputables aux perturbations nombreuses et actives qui se succèdent au-dessus du pays du 1er au 17 et du 25 au 28. La période de calme et de sécheresse allant du 18 au 25 est due à de hautes pressions par trop éphémères.
Les pluies sont à l'origine de la crue de nombreux cours d'eau (Rhin, Rhône, Doubs, Saône, Dordogne...) et de mouvements de terrain.
Dans les Alpes, où les chutes de neige sont très importantes (de 1 à 3 m) du 12 au 16, l'épaisseur du manteau neigeux et la douceur exceptionnelle suffisent à augmenter le risque des avalanches.
Mais février est, avant tout, le mois des tempêtes qui, le 3, les 11 et 12, du 12 au 16 et du 26 au 28, dévastent l'Ouest, le Nord et la Corse (du 11 au 15), la Grande-Bretagne, ainsi que la plupart des pays d'Europe occidentale. Les tempêtes les plus violentes sont celles du début et de la fin du mois.