Des études géophysiques détectent en 1977 et 1978 une anomalie électrique en couronne située au nord (et non pas autour) de l'anomalie géochimique. Viennent ensuite une prospection électromagnétique aéroportée, faite par la SNEA, une prospection gravimétrique et de nouvelles études géochimiques, ces dernières concernant 30 éléments. Ces travaux révèlent la présence, à 70 m sous le centre de la couronne, d'une incursion de microgranite contenant du molybdène, de l'arsenic et du bismuth.

Gîtes cachés

Aucune de ces découvertes n'aurait pu être faite sans le progrès des méthodes et des instruments de mesure de géochimie et de géophysique, sans le développement des études géologiques, sans l'utilisation de fichiers informatisés. Dans la plupart des pays industrialisés, les gîtes minéraux apparaissant clairement en surface ont été repérés et exploités depuis longtemps. Il faut chercher maintenant les gîtes masqués et les gîtes cachés. Les premiers sont subaffleurants, mais ils sont masqués par la végétation, par quelques décimètres ou quelques mètres de sols. Les seconds, beaucoup plus difficiles à détecter, sont cachés par une centaine ou plusieurs centaines de mètres de terrains de couverture.

Pour les gîtes masqués, la prospection commence en général par la géochimie, c'est-à-dire par l'analyse d'échantillons de sols alluvionnaires prélevés systématiquement dans le réseau hydrographique de surface. Les méthodes modernes (en particulier la spectrométrie d'émission) permettent de détecter, pour 20 ou 30 éléments, des teneurs très légèrement anormales (quelques dizaines de ppm) par rapport aux teneurs moyennes régionales. Les anomalies intéressantes sont ensuite mieux cernées par des prélèvements d'échantillons, le long d'un maillage plus serré.

Les méthodes géophysiques (électrique, électromagnétique, magnétique, gravimétrique, parfois sismique), elles aussi extraordinairement sensibles, apportent ensuite des informations sur la structure et la morphologie du sous-sol. Si la zone est jugée intéressante, on procède alors à des forages, toujours coûteux mais seuls capables de préciser la nature et la forme d'un gîte minéral éventuel.

Dans l'avenir, il y aura aussi l'aide de la télédétection, mais, en l'état actuel des connaissances et des techniques, on en est au stade de l'apprentissage.

Pour les gîtes cachés, la géochimie de surface doit forcément recourir aux eaux de source sortant des fractures ou aux gaz contenus dans le sol. Les terrains de couverture sont trop épais pour que les eaux des couches superficielles contiennent des éléments provenant de ces gîtes. La géophysique peut être décisive : c'est ainsi qu'un gros gisement de sulfures polymétalliques a été révélé, en 1977, au Portugal, grâce à un levé gravimétrique détaillé fait par le Servico Fomento Mineiro portugais et interprété par le BRGM.

Tout cela ne doit pas faire croire que la géologie ne sert plus à rien. Bien au contraire, la connaissance des provinces géologiques favorables à la formation et à la présence de gîtes minéraux est le guide indispensable aux prospections minières modernes.

La troisième conférence sur le droit de la mer

Après avoir tenu onze sessions depuis neuf ans, la troisième conférence des Nations unies sur le droit de la mer s'est achevée le 30 avril 1982 à New York. Pas par le succès espéré.

Le projet de convention a, certes, été approuvé par 130 États (dont la France et le Japon). Mais les États-Unis — qui avaient demandé un vote au lieu du système habituel du consensus —, le Venezuela — que les dispositions relatives à la délimitation ne favorisent pas dans son différend avec la Colombie —, Israël et la Turquie ont voté contre. Dix-sept pays, dont l'URSS et le bloc socialiste, la Grande-Bretagne et l'Allemagne fédérale — ces deux derniers États ne peuvent pas se permettre de ne pas suivre les États-Unis —, se sont abstenus.

Autorité

L'absence des États-Unis et aussi celle de l'URSS, de l'Allemagne fédérale, de la Grande-Bretagne et de divers autres pays développés poseront de difficiles, pour ne pas dire insolubles, problèmes de financement. Comme tous les organismes dépendant des Nations unies, l'Autorité, c'est-à-dire l'organisme international qui gérera l'exploitation des grands fonds marins, « patrimoine commun de l'humanité », devait être financée par les États parties à la convention, proportionnellement à leur richesse. À eux seuls, les États-Unis participent à tous ces financements pour 25 % et les quotes-parts soviétique, ouest-allemande et britannique ne sont pas négligeables du tout...