Pays essentiellement agricole, avec un peu moins de 10 millions d'habitants, la Grèce affiche le plus faible revenu du Marché commun, derrière l'Irlande, avec 3 500 dollars par tête.
L'effort de rattrapage entrepris depuis plusieurs années place en revanche la Grèce en tête pour le taux de croissance de la production industrielle, avec, pour contrepartie, un fort déséquilibre de ses échanges extérieurs, accentué par la crise pétrolière et une forte inflation.
Malgré son ouverture sur le monde extérieur, la Grèce n'exporte en effet que 11 % de ses richesses nationales contre plus de 25 % pour l'Europe (17 % pour la France) communautaire. A l'opposé, elle importe plus de 26 % de ses besoins.
Près de 50 % des exportations et plus de 40 % des importations sont réalisées avec l'Europe. La France est le troisième partenaire communautaire de la Grèce, derrière l'Allemagne fédérale et l'Italie, et son quatrième fournisseur. Le solde des échanges reste très avantageux pour la France, à laquelle la Grèce achète principalement des produits semi-finis (acier, fer) et vend des produits semi-finis et des produits agricoles.
Pour permettre à la Grèce de s'adapter aux règles du jeu du Marché commun qu'elle a acceptées, une période transitoire de cinq ans lui a été accordée pour s'aligner sur le tarif douanier commun et libérer les mouvements de capitaux.
Malgré les craintes exprimées par les agriculteurs européens et notamment français, il apparaît que l'agriculture grecque est plus complémentaire que concurrentielle de celle du reste de l'Europe, sauf pour l'huile d'olive, les concentrés de tomate, les conserves de fruits, les pêches et le vin, déjà excédentaires en France. Pour tous ces produits, une période transitoire a également été adoptée. Mais celle-ci ne résoudra pas les problèmes d'excédents de la CEE.