Dossier : les vacances des Français ; ils partent plus souvent, mais moins longtemps
Les Français changent de style, du moins de style de vacances. Finies les traditionnelles vacances des années 50 et 60 dévorées en une seule fois. Aujourd'hui, si l'on part moins longtemps, on part plus souvent, tout au long de l'année. Autre temps, autres mœurs.
Le tourisme sportif, comme le tourisme culturel, est en pleine expansion avec le développement des stages de tennis, de voile, les randonnées pédestres ou équestres. Voici venu le temps des escapades. Bayreuth ou Avoriaz, le temps d'un festival. Pour mieux se consacrer à leurs loisirs, les Français sont nombreux à souhaiter un aménagement de leur temps de travail qui permettrait de plus longues fins de semaine.
Durant la dernière décennie, on a connu une progression importante du taux des départs en vacances (Journal de l'année 1969-70) qui ne se dément pas.
Comme les vacances d'été, les vacances d'hiver sont entrées dans les habitudes.
Pour la seule période de novembre 1979 à avril 1980, on compte environ 10 millions de touristes, dont plus de la moitié a choisi les joies de la montagne. Les stations de sports d'hiver, en période de vacances scolaires, sont de plus en plus nombreuses à être saturées.
Le tourisme est une industrie fragile, particulièrement sensible aux crises politiques ou aux perturbations de l'économie mondiale. Une récente enquête de l'OCDE a analysé, entre autres, les conséquences de l'augmentation du prix de l'énergie sur les déplacements touristiques (diminution des départs, réduction des distances, par exemple). Pour tous les pays de l'OCDE, entre 1978 et 1979, la progression des recettes s'est poursuivie à un rythme d'environ 20 % l'an.
Mais le temps de l'expansion incontrôlée s'achève. L'industrie touristique doit apprendre à se battre et à faire preuve d'imagination. Une étude de l'IAE promet, néanmoins, un bel avenir au tourisme européen d'ici à 1990.
Dans les graphiques ci-contre, le Journal de l'année montre, d'une part, le pourcentage des départs, en été et en hiver, par rapport à l'effectif de la population des ménages ordinaires et, d'autre part, les préférences des Français dans leur mode d'hébergement. À noter que l'INSEE définit un ménage ordinaire comme l'ensemble des personnes qui vivent habituellement dans un même logement. Une personne vivant seule est donc considérée comme ménage ordinaire.
On constate, en 1979 et 1980, un taux de départ, en été, identique. Par contre, en 1980, une très légère baisse de la durée moyenne des séjours s'amorce.