Moto
Un retournement de tendance
La vignette et le nouveau permis — plus difficile — demeurent très contestés par la majorité des motards, qui ne désarment pas et poursuivent leurs manifestations dans les principales villes de France. François Mitterrand, entre les deux tours de l'élection présidentielle, se prononce en faveur de l'abolition de la vignette. Son souhait est entériné en conseil des ministres, le 10 juin. Une mesure qui prendra effet dès le 1er décembre 1981.
Le nouveau permis semble avoir montré son efficacité et un retour en arrière parait donc invraisemblable. En effet, les résultats de la sécurité routière apparaissent, fin 1980, beaucoup moins mauvais que l'évolution très négative des premiers mois ne l'avait laissé craindre.
Si, sur l'ensemble de l'année, le nombre de tués en moto s'est accru de 6,1 %, on constate, par rapport aux résultats de 1979, une augmentation du nombre de morts de 41 % au premier trimestre, de 28 % au second, mais une diminution de 1 % au troisième et de 25 % au quatrième trimestre. Une évolution favorable qui laisserait présager une diminution enfin réelle du nombre de tués en moto. Or, par leur nombre, par leur jeunesse, les motards payent un tribut extrêmement lourd et demeurent le grand point noir des activités de sécurité routière en France.
En tout cas, si la tendance se confirme pour générer l'optimisme, on ne peut s'empêcher de faire la corrélation entre le spectaculaire retournement de tendance de la sécurité des motos qui s'est produit en cours d'année et les importantes réformes concernant la classification des motos et les épreuves du permis de conduire, introduites au cours du 1er semestre 1980.
Une réduction de péage de 40 % a été accordée aux motards sur certaines autoroutes (c'était là aussi une de leurs grandes revendications), afin de les inciter à les utiliser plus souvent, et il n'est pas exclu que cette mesure, elle aussi, ait contribué à faire chuter les statistiques de tués au cours du second trimestre.