Les meubles du xixe d'une grande qualité de fabrication confirment leur cote avec tendance à la hausse. Les meubles d'époque Charles X en bois clair à filets d'amarante connaissent une vogue persistante. Enfin, les meubles et objets Art-Déco attirent un public de plus en plus large, mais exigeant.
Nullement affectée par la baisse des cours du métal, l'argenterie ancienne confirme sa progression, et la menace d'un impôt sur le capital ne ralentit pas la demande, stimulée par la perspective d'un placement sans risque.
Les livres anciens, les livres illustrés, les estampes modernes et les affiches restent les secteurs forts où Paris garde une prépondérance. Il n'en va pas de même pour les tableaux, qui atteignent de vertigineux sommets à Londres et à New York, notamment pour les œuvres impressionnistes. Dans les limites plus modestes des tableaux anciens et xixe, la demande reste soutenue pour les œuvres commerciales des écoles flamandes et hollandaises. Cependant le marché intérieur français des tableaux modernes marque une reprise, avec une préférence pour la peinture figurative, les paysages de l'école de Barbizon, les œuvres académiques, symbolistes et orientalistes... Le marché de la peinture contemporaine reste encore incertain, avec quelques résultats encourageants, notamment pour les peintres abstraits (Hartung, Herbin, Lanskoy).
Les faïences françaises poursuivent leur progression régulière avec des engouements plus marqués pour les pièces de Moustiers, tandis que les Rouen regagnent du terrain, que les Marseille restent stables, et que les Strasbourg attirent les amateurs allemands. Les instruments scientifiques, les curiosités de marine, la minéralogie sont des secteurs en progression.
Dans le vaste domaine de l'Extrême-Orient, les époques relativement récentes (xviiie, xixe s.) bénéficient d'une demande plus vive que les céramiques et les bronzes archaïques encore méconnus. À la deuxième vente d'estampes japonaises de la collection Le Véel (24 octobre 1980), la mise en batterie de 12 récepteurs de télévision en circuit vidéo et l'utilisation d'un calculateur électronique pour la transcription instantanée des enchères en 5 monnaies étrangères ont montré la capacité d'attraction du nouveau Drouot où s'étaient retrouvés les grands collectionneurs du monde entier.
Tableaux et dessins anciens
– Bruegel le Jeune, Scène de village, cuivre (21 × 29) : 321 000 F, Drouot, 10-XII-80.
– Francken le Jeune, Bal à la cour de France, bois (50 × 71) : 125 000 F, H. Georges-V, 19-III-81.
– Largillière, Portrait de Mme de Coigny (140 × 107) : 120 000 F, H. George-V, 10-III-81.
– Peter Bout, Nuit d'incendie (60,5 × 83) : 35 000 F, Lyon, 19-V-81.
– Jan van Os (attribué à), Nature morte aux fleurs (87 × 72,5) : 58 000 F, Drouot, 8-IV-81.
– Tiepolo, Saint François tenant un crucifix (65 × 47,5) : 110 000 F, H. George-V, 19-III-81.
– Van Dyck (école de), Mendiant (42 × 52) : 36 000 F, L'Isle-Adam, 15-III-81.
Tableaux et dessins modernes
– Daumier, Parade des saltimbanques, fusain et aquarelle (24 × 32,5) : 1 080 000 F, Drouot, 17-III-81.
– Foujita, Chatte endormie, mine de plomb (31 × 38) : 36 000 F, Drouot, 15-V-81.
– Corot, Trois Commères à la lisière du bois (32 × 20) : 132 000 F, Versailles, 8-III-81.
– Magritte, l'Avenir des statues (34 × 21) : 190 000 F, Londres, 30-III-81.
– Marquet, Quai des Grands-Augustins (65 × 81) : 350 000 F, Angers, 8-IV-81.
– Modigliani, Buste de jeune femme (70 × 43) : 1 460 000 F, Londres, 1-IV-81.
– Monet, Pins au cap d'Antibes (73 × 92) : 3 800 000 F, Londres, 1-IV-81.
– Gustave Moreau, Sainte Cécile, 1895 (64 × 53) : 1 550 000 F, Drouot, 10-XII-81 (record pour ce peintre).
– Renoir, Portrait de Coco (30 × 24,5) : 850 000 F, Versailles, 22-III-81.
– Renoir, Baigneuse debout, 9 260 000 F (record pour un Renoir), Londres, 30-III-81.
– Sérusier, Chaumière des Trois-Mares, 1889 (72 × 92) : 308 000 F, Brest, 3-V-81.
Estampes, gravures, lithos
– Rembrandt, Jésus prêchant, eau-forte et pointe sèche : 155 000 F, Drouot, 17-X-80.