Les prochains championnats d'Europe par équipes ont lieu à Lausanne ; la France y est représentée par les paires gagnantes de la sélection nationale :
Équipe féminine : Blouquit-Delor ; Villard-Clément ; Girardin-Schaufelberger.
Équipe masculine : Chemla-Lebel (champions d'Europe par paires) ; Desrousseaux-Sainte-Marie ; Mari-Perron.
L'équipe masculine est excellente ; elle sera parmi les favorites, si elle conserve pendant cette longue et très dure épreuve un esprit de camaraderie indispensable. Ses adversaires les plus redoutables seront la Pologne, la Suède et naturellement l'Italie. Les paravents vont, paraît-il, faire leur apparition dans la salle fermée, c'est-à-dire aux tables sans spectateurs...
Philatélie
Dans une année très pauvre en grandes manifestations philatéliques internationales, il semble que deux grands sujets aient préoccupé les collectionneurs : la multiplication des émissions et les agressions renouvelées dont sont victimes les amateurs et les négociants en timbres.
On a, officiellement, émis en un an plus de 7 000 timbres-poste dans le monde. Et il faut ajouter à ce chiffre 700 blocs-feuillets. En Europe, ce sont les pays de l'Est : Russie, Pologne, Hongrie, Roumanie qui sont les plus prolifiques. Pendant longtemps, la France a limité ses propres sorties. Maintenant, d'année en année, lentement mais sans discontinuer, elle fait de l'inflation. La collection qui était très suivie à l'étranger l'est beaucoup moins. Et cette désaffection correspond, exactement, à l'augmentation des émissions. Les revues spécialisées le signalent en le regrettant.
Près de Paris, un marchand de timbres a été assassiné. On pourrait considérer ce drame comme un fait divers tragique parmi tant d'autres. Mais, dans le monde fermé de la philatélie, il ne s'agit pas, malheureusement, d'un cas isolé. Les attaques contre des négociants, les vols chez les collectionneurs ne sont pas tous cités dans la grande presse. Leur nombre n'en est pas moins très important. Il semble, d'ailleurs, que la publicité faite autour de la vente de certaines pièces de très grande valeur ne soit pas étrangère à l'intérêt des truands pour la philatélie. Quand on lit, par exemple, qu'un timbre des Bermudes (dont il n'existe que onze exemplaires dans le monde) vient d'être vendu à Londres pour 32 000 livres, on peut admettre qu'il y a là de quoi faire rêver un filou.
Collections
Depuis quelques années, une querelle, née on ne sait trop comment, oppose les charniéristes et les anti-charnières. Autrefois, la collection philatélique ne se concevait que collée dans des albums, chaque vignette étant fixée par une charnière sur une case qui lui était réservée. On estimait qu'un timbre neuf ayant au dos la trace légère de cette charnière ne perdait rien de sa valeur propre. Mais il s'est trouvé des collectionneurs pour exiger que la gomme d'une vignette neuve soit absolument sans marque. Et il semble que ces anti-charnières soient en train de gagner la partie, puisque l'éditeur qui publie le catalogue le plus lu signale qu'une majoration pouvant aller jusqu'à 25 % est à prendre en compte pour les timbres sans charnière. Cette décision paraît curieuse lorsqu'on sait que beaucoup de timbres anciens sont regommés !
Les fluctuations du marché au timbre dépendent parfois d'une cause qui leur paraît vraiment étrangère. Ainsi, la cote de timbre du Vatican a-t-elle connu une hausse sensible depuis la nomination du nouveau pape. Beaucoup de Polonais sont philatélistes. L'élection de Jean-Paul II leur a fait découvrir l'État du Vatican et ses timbres. Et les nombreux touristes qui viennent de Varsovie, de Cracovie ou de Lodz achètent des Vaticans pour eux et pour leurs amis ! Le même phénomène avait été enregistré, il y a quelques années, lorsque le prince Rainier de Monaco avait épousé Grace Kelly. Les philatélistes américains s'étaient jetés sur la collection monégasque, dont les valeurs firent une poussée remarquée.
Initiative
La France avait déjà pris l'initiative de lancer le Musée imaginaire en reproduisant des œuvres artistiques célèbres sur des timbres de grand format. Beaucoup de pays l'ont suivie sur cette voie. Elle vient d'avoir une deuxième initiative : on a demandé à des artistes connus de créer pour la même série des œuvres originales. Cette idée a été vite récompensée, puisque, pour la deuxième année consécutive, c'est une vignette française qui a été désignée par un jury international comme « le plus beau timbre du monde pour l'année 1977 ». Il s'agit d'un dessin dû à Pierre-Yves Trémois.
Mais on doit, modestement, ajouter que tous les timbres émis par les PTT françaises n'ont pas — et de loin — la même qualité.