Natif du Nebraska, âgé de 61 ans, G. Ford a siégé pendant un quart de siècle au Congrès, où il jouit de l'estime générale, avant de remplacer Spiro Agnew à la vice-présidence, à l'automne 1973 (Journal de l'année 1973-74).

Dès son accession à la charge suprême, G. Ford annonce au monde que la politique de détente « qui a jeté les fondements de la paix future » sera poursuivie par ses soins et qu'Henry Kissinger est maintenu à son poste de secrétaire d'État. Aux parlementaires, il indique qu'il mettra tout en œuvre pour que prévale un esprit de conciliation, de compromis, de coopération et de communication. Il affirme enfin qu'il entend donner la priorité à la lutte contre l'inflation. « Je crois instinctivement que l'état de l'Union est excellent, déclare-t-il le 12 août 1974 devant les deux chambres du Congrès réunies en séance plénière, mais l'état de notre économie n'est pas aussi satisfaisant. Partout où je me suis rendu en ma qualité de vice-président, j'ai constaté que le souci unanime des Américains était l'inflation. Pour une fois, tous les sondages sont d'accord. »

L'augmentation inquiétante du coût de la vie préoccupe de plus en plus les Américains. Pour le seul mois d'août, l'indice des prix de gros subit une hausse de 3,9 %, ce qui ne s'était jamais vu en vingt-huit ans. La progression des prix de détail est de 1,3 %. Les revenus nets des Américains ont diminué de 0,9 % (et de 4,1 % en un an) pour se retrouver au niveau de 1970. Le 28 août, Gerald Ford souligne de nouveau sa volonté de lutter résolument contre ce phénomène, qui est entretenu notamment par la cherté du pétrole et un déficit commercial évalué, pour 1974, à 4 ou 5 milliards de dollars.

Remaniements au sein du gouvernement

1er janvier 1975 : James Lynn est nommé par le président Ford au poste de directeur du Budget, avec rang de membre du cabinet, en remplacement de Roy Ash.

13 janvier : William Coleman, ancien dirigeant de l'Association nationale pour le progrès des gens de couleur (NAACP) est nommé au poste de secrétaire aux Transports, en remplacement de Claude Brinegar. W. Coleman, un avocat républicain, est le second Noir, dans l'histoire des États-Unis, appelé à remplir des fonctions ministérielles.

14 janvier : Edward Levi, président de l'université de Chicago, est nommé au poste de ministre de la Justice, en remplacement de William Saxbe. Le 29 janvier, devant une commission judiciaire du Sénat, E. Levi se prononce en faveur de la peine capitale lorsqu'il s'agit d'un assassinat commis dans une prison, du meurtre d'un policier dans certaines circonstances ou d'un détournement d'avion avec effusion de sang. En 1973, la peine capitale a été déclarée « inconstitutionnelle et cruelle » par la Cour suprême. Depuis, plusieurs États ont rétabli son principe dans certaines conditions.

8 février : John Dunlop, ancien directeur du Conseil du coût de la vie, est nommé au poste de secrétaire au Travail en remplacement de Peter Brennan.

27 mars : Rogers Morton, secrétaire à l'Intérieur, est nommé au poste de secrétaire au Commerce en remplacement de Frederick Dent.

Restrictions

Le 8 octobre, le président expose son plan de combat devant les parlementaires. Il invite ses compatriotes à une « mobilisation massive » qui en fera les participants d'une croisade placée sous le slogan Whip Inflation Now (Chassez l'inflation tout de suite), dont les initiales constituent le mot win (gagner). Le plan, en dix points, prévoit de nouvelles ponctions fiscales sur les sociétés et les particuliers, mais écarte les contrôles qui « engendrent la pénurie, étouffent la croissance et restreignent le nombre des emplois ». Les dépenses fédérales pour l'exercice 1975 sont plafonnées à 300 milliards de dollars ; le Congrès est invité à procéder à des annulations, des amputations et des ajournements de crédits budgétaires ; les consommateurs sont priés de réduire de 5 % leur budget alimentaire et de 5 % le nombre de kilomètres qu'ils parcourent en voiture. Ceci, précise G. Ford, devrait permettre aux États-Unis d'économiser chaque jour un million de barils de pétrole. En revanche, l'essence n'est pas rationnée et les taxes sur le carburant ne sont pas relevées.