Mais la sanction a été la dévalorisation du franc : de 1950 à mars 1973, et donc après les deux dévaluations du dollar, la monnaie française a été la plus dévaluée des grandes monnaies – d'environ 15 % par rapport au dollar et à la livre, d'environ 30 % par rapport à la lire, et bien davantage par rapport aux autres devises ; avec le deutsche Mark, l'écart atteint 65 % !
C'est à ce prix que l'économie française, traditionnellement protégée, a réussi son ouverture sur le monde extérieur : la part des anciennes colonies est tombée de 36 % de nos exportations en 1950 à 9 % en 1972, tandis que celle du Marché commun est montée de 20 % à 50 %. Avec la rentrée des Britanniques dans le Marché commun, la France réalise donc bien plus de la moitié de ses échanges avec des concurrents dont aucun droit de douane ne la protège plus. Sur la lancée de l'effort poursuivi depuis 1950, elle a bien supporté l'épreuve du feu.