Une délégation mauritanienne est reçue en novembre à Rabat par le roi Hassan II, qui annonce quelques jours plus tard la suppression du ministère marocain des Affaires mauritaniennes et sahariennes. (Ce portefeuille, détenu par le prince Moulay Hassan Ben Driss, apparenté à la famille royale, avait une importance symbolique.)

Un accord commercial est signé en février 1970, à Nouakchott, entre le Maroc et la Mauritanie. Ahmed Ould Jiddou, ambassadeur de Mauritanie en France, est désigné comme représentant diplomatique à Rabat. Ces décisions scellent officiellement une réconciliation, discrète dans ses formes, spectaculaire dans ses conséquences. Le 8 juin, un traité de solidarité, de bon voisinage et de coopération signé à Rabat renforce la coopération entre les deux États.

Pour Moktar Ould Daddah, cette issue marque le succès de sa ténacité. Dans les moments de pire isolement, le chef de l'État mauritanien a toujours refusé d'accepter le moindre compromis qui aurait attenté à la souveraineté de son pays.

La Mauritanie fait donc sa véritable entrée dans le concert des nations arabes, aux côtés desquelles elle a toujours manifesté le désir de se ranger. C'est un élément important dont il faudra tenir compte, notamment lors du règlement de la succession espagnole sur le Rio de Oro, territoire riche en phosphates, sur lequel Nouakchott et Rabat estiment avoir des droits.

Les deux pays réclament la décolonisation de ce territoire sur lequel l'Espagne exerce sa souveraineté. L'Algérie a adopté la même position. Rabat et Nouakchott ont longtemps revendiqué, chacune de leur côté, le Sahara espagnol. Elles semblent aujourd'hui se rallier à la solution préconisée par les Nations unies : référendum auprès des habitants du territoire convoité, qui détermineront eux-mêmes leur rattachement à tel ou tel pays. Le 6 juin, Madrid, à son tour, se prononce pour l'autodétermination. La date de la consultation reste à fixer.

Bien qu'ayant rétabli, en décembre 1969, les relations diplomatiques qu'ils avaient rompues avec les États-Unis en juin 1967, à l'occasion de la guerre des Six-Jours, les dirigeants mauritaniens renforcent étroitement leurs liens de coopération avec la République populaire de Chine. Cette situation, qui entraîne la présence de quelques dizaines d'experts chinois, inquiète le Sénégal, qui redoute que les adeptes du Petit Livre rouge ne se livrent à une propagande idéologique auprès des populations sénégalaises de la vallée du fleuve en relation permanente avec leurs voisins mauritaniens.

Niger

3 909 000. 3. 2,8 %.
Économie. PNB (65) 88. Énerg. (67) : 13. C.E. (63) : 8 %.
Transports. (*67) : 2 700 + 4 500. (*67) : 61 479 000 pass./km.
Information. (65) : 1 quotidien ; tirage : 1 300. (67) : *75 000. (67) : *2 900.
Santé (64). 50.
Éducation (66). Prim. : 70 657. Sec. et techn. : 4 473.
Institutions. État indépendant le 3 août 1960. République (18 décembre 1958). Constitution de 1960 ; régime présidentiel. Président de la République et chef de l'exécutif : Diori Hamani, réélu le 30 septembre 1965.

Nigeria

62 650 000. 68. 2,7 %.
Économie. PNB (66) 77. Production (66) : A 56 % + I 17 % + S 27 %. Énerg. (67) : 32. C.E. (66) : 17 %.
Transports. (*67) : 388 M pass./km, 1 613 M t/km. (*67) : 73 000 + 31 000. (67) : 63 000 tjb. (*67) : 152 921 000 pass./km.
Information. (66) : 24 quotidiens ; tirage : 417 000 sur 20 quotidiens. (66) : *40 000. (60) : 65 400 fauteuils. (66) : *75 000.
Santé (65). 1 300.
Éducation (66). Prim. : 3 025 981. Sec. et techn. : 257 403. Sup. : 10 976.
Institutions. État fédéral indépendant le 1er octobre 1960. République proclamée le 1er octobre 1963. Constitution de 1967. Président du Conseil militaire suprême : lieutenant-colonel Yakubu Gowon. Partis politiques dissous. Le Conseil exerce l'ensemble des pouvoirs.

Fin de la guerre du Biafra

La guerre civile nigéro-biafraise s'est déroulée dans une indifférence à peu près générale. L'opinion mondiale ne s'est à aucun moment senti vraiment concernée par ce conflit, qui a pourtant entraîné la mort de plus d'un million et demi d'Africains si l'on en croit les estimations les moins pessimistes. Contrairement à l'affaire tchécoslovaque, par exemple, le drame nigérian n'a jamais directement menacé la paix internationale. Face à cette tuerie, l'égoïsme des peuples nantis l'a emporté sur les préoccupations humanitaires.