Afrique

Algérie

13 349 000. 5. 2,9 %.
Économie. PNB (65) 228. Production (67) : A 20 % + I 21 % + S 59 %. Énerg. (67) : 421. C.E. (63) : 28 %.
Transports. (*67) : 715 M pass./km, 915 M t/km. (*67) : *98 000 + *80 200. (*67) : 293 364 000 pass./km.
Information. (67) : 8 quotidiens ; tirage global : 185 000. (67) : 750 000. (*67) : *100 000. (65) : 180 900 fauteuils ; fréquentation : 26,9 M. (67) : 148 905.
Santé (66). 1 421.
Éducation (65). Prim. : 1 357 408. Sec. et techn. : 131 948. Sup. : 8 053.
Institutions. État indépendant le 3 juillet 1962. République proclamée le 25 septembre 1962. Constitution de 1963. Président du Conseil de la révolution et chef de l'exécutif : colonel Houari Boumediene, auteur du coup d'État qui renverse Ben Bella le 19 juin 1965.

L'économie : objectif majeur

Ayant stabilisé les assises de son régime, en éliminant toutes les poches de subversion, le colonel Boumediene oriente sa politique tant intérieure qu'extérieure dans un sens qui devrait favoriser le développement de l'économie de l'Algérie.

Le rapprochement avec la France s'accentue avec la visite de Maurice Schumann à Alger, les 2 et 3 octobre 1969. Les conversations avec le ministre français des Affaires étrangères portent surtout sur le contentieux commercial, financier et pétrolier, qui demeure un obstacle au resserrement des liens entre les deux pays.

La France accepte d'honorer l'accord de 1964 concernant l'achat des stocks de vin algérien et promet d'intervenir pour favoriser l'écoulement de ce produit dans les pays du Marché commun. À la mi-avril, la commission européenne suggère d'étendre à l'Algérie les concessions tarifaires déjà accordées à la Tunisie et au Maroc. Paris et Alger décident, en outre, de mettre sur pied une grande commission, à l'échelon ministériel, qui se réunirait au moins une fois par an pour veiller à la solution des problèmes qui risquent de se poser.

Fin mai, il est question de convoquer la commission en raison des divergences qui subsistent sur le quota annuel des achats vinicoles de la France, la fiscalité pétrolière et l'importance de l'aide technique que Paris fournirait à Alger. Le 15 juin, le gouvernement nationalise plusieurs sociétés de production pétrolière, filiales de groupes étrangers. La capacité de production ainsi appropriée et transférée à la société nationale algérienne SONATRACH, représente 10 % du potentiel du pays. Les nationalisations ont été annoncées en même temps que la suspension des négociations franco-algériennes sur la révision des bases d'imposition. Les sociétés françaises assurent les deux tiers de l'extraction au Sahara et restent à peu près les seules firmes étrangères.

Consolidation des liens avec l'Est

En revanche, les relations avec les pays de l'Est ne cessent de se consolider. Le chef de l'État polonais, le maréchal Marian Spychalski, entreprend, du 6 au 9 octobre, une visite officielle à Alger. Le 28, un protocole de coopération économique et technique est signé avec l'URSS.

Le 5 novembre, le maréchal Tito reçoit un accueil chaleureux à Alger. Le 3 avril 1970, les relations diplomatiques sont rétablies avec la Hongrie et, le 19 mai, Alger reconnaît officiellement le régime est-allemand. Pankow octroie aussitôt au gouvernement du colonel Boumediene un important prêt à long terme, dont le montant n'est pas révélé. Le 17 mai, un contrat à long terme sur l'exploitation pétrolière est conclu avec l'URSS, qui fournira en 1970 quelque 3 500 coopérants.

La diplomatie algérienne est particulièrement active dans les pays du Maghreb. Le voyage qu'entreprend à Tripoli, en décembre, le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Bouteflika, est fructueux : des accords portant sur les hydrocarbures, les transports, le tourisme, la coopération technique et administrative sont conclus. Le 6 janvier, un traité de fraternité, de bon voisinage et de coopération est signé avec la Tunisie. Le 21 mai, le colonel Boumediene et Hassan II parviennent, au cours d'entretiens à Tlemcen, à apurer le contentieux frontalier algéro-marocain.