Sur le plan économique, cependant, l'Inde a battu tous ses records : 1 750 millions de dollars à l'exportation, le déficit de la balance des paiements ramené de 1 180 à 730 millions de dollars. Les investissements étrangers continuent d'affluer.

Le taux de la natalité baisse un peu, mais aussi celui de la mortalité. Le Congrès vient de décider la vente massive de contraceptifs et l'interdiction de l'alcool sur tout le territoire jusqu'en 1976.

Indonésie

112 825 000. 72. 2,3 %.
Économie. PNB (63) 95. Production (64) : A 56 % + I 12 % + S 31 %. Consomm. énergie (*66) : 85 kg e.c.
Transports. (63) : 6 262 M pass./km. 951 M t/km. (*66) : *162 000 + *110 000.  : 688 000 tjb. (*66) : 509 556 000 pass./km.
Information. (65) : 85 quotidiens ; tirage : 709 000 sur 60 quotidiens. (66) : *1 250 000. (66) : *46 000. (66) : 166 332.
Santé (64). 2 935 .
Éducation (64). Prim. : 11 482 647. Sec. et techn. : 1 469 140. Sup. : 65 635.
Institutions. République indépendante, proclamée le 17 août 1945. Constitution de 1945. Président de la République et président du Conseil : général Suharto, élu le 27 mars 1968.

La situation politique demeure troublée malgré l'amélioration des conditions économiques. Une grave révolte éclate au printemps 1969 dans le territoire le plus oriental de l'archipel, l'Irian occidental, rattaché à l'Indonésie depuis 1962. Il était depuis des mois déjà en guérilla contre le régime de Djakarta. Aux termes de l'accord du 15 août 1962, la population papoue doit être appelée à se prononcer sur son avenir, fin 1969, par référendum sous contrôle de l'ONU. Le soulèvement de l'Irian prend, dans ce contexte, un relief particulier.

Les opérations anticommunistes se sont poursuivies en 1968-69 dans le centre de Java, à Bornéo et aux Célèbes. Les sources officielles font état de plusieurs centaines de morts. Des dirigeants du PC interdit, impliqués dans le « coup d'État communiste » de 1965, ont été exécutés, notamment le syndicaliste Njono.

Irak

8 634 000. 19. 2,9 %.
Économie. PNB (65) 254. Production (65) : A 21 % + I 47 % + S 32 %. Consomm. énergie (*66) : 573 kg e.c.
Transports. (64) : 431 M pass./km, 818 M t/km. (*66) : *59 200 + *35 300. (*66) : 88 782 000 pass./km.
Information. (63) : 8 quotidiens ; tirage global : 85 000. (65) : *2 500 000. (66) : *180 000. (65) : 62 600 fauteuils ; fréquentation : 8,3 M. (66) : 76 000.
Santé (64). 1 470 .
Éducation (65). Prim. : 964 327. Sec. et techn. : 254 451. Sup. : 28 410.
Institutions. État indépendant le 4 octobre 1932. République, proclamée le 14 juillet 1958. Constitution provisoire de 1968. Président de la République et Premier ministre : Hassan el Bakr, qui renverse le général Aref le 17 juillet 1968. Le Conseil du commandement de la révolution détient tous les pouvoirs.

Situation précaire du Baas

Deux coups d'État réussis en quinze jours, plusieurs complots éventés de justesse, procès d'espionnage et exécutions capitales : l'Irak est toujours à la recherche de son équilibre.

Pourtant, le régime des frères Aref avait laissé croire, par sa durée inaccoutumée, que l'Irak s'était enfin lassé des révoltes sanglantes. De novembre 1963 à juillet 1968, le maréchal Abdel Salam Aref, d'abord, le général Abdel Rahman Aref ensuite, avaient pu contrôler la situation, sans pour autant réussir à créer les conditions nécessaires à la stabilité.

L'économie se dégradait, tandis que 90 % des redevances pétrolières (de l'ordre de 2 milliards de francs par an) étaient consacrées à l'entretien d'une armée destinée à combattre les autonomistes kurdes dans le nord du pays et à « libérer la Palestine ». Son échec lamentable ici et là, l'impuissance du régime à résoudre les problèmes sociaux fondamentaux conduisent au coup d'État du 17 juillet 1968.

Organisé par deux factions de l'armée, l'une conservatrice, l'autre baasiste, le putsch est suivi, le 30 juillet, par un second coup de force qui permet l'élimination des modérés, dirigés par le Premier ministre, le colonel Abdel Razzak Nayef.

Le parti Baas monopolise dès lors le pouvoir. Très minoritaire au sein des forces armées et dans la population, le parti tente désespérément — mais en vain — de s'assurer le concours des formations de gauche. Des portefeuilles ministériels sont offerts au parti communiste, dont plusieurs dizaines de milliers de ses membres avaient été massacrés ou emprisonnés par le même Baas en 1963. Le parti communiste rejette l'offre en demandant le rétablissement de toutes les libertés publiques.