Gabon (suite)
Mais la richesse du Gabon réside aussi dans les ressources de son sous-sol. Plusieurs gisements terrestres et sous-marins ont produit en 1971 5,7 Mt de pétrole et, accessoirement, 21 millions de mètres cubes de gaz, en partie utilisés à Port-Gentil. On extrait à Mouanda (ou Moanda), près de Franceville, 1,8 Mt de manganèse, évacuées par Pointe-Noire, et dans la carrière d’Oklo 1 200 t d’oxyde d’uranium. On produit encore un peu d’or par orpaillage (450 kg). Il existe du minerai de fer près de Tchibanga, mais surtout dans l’est (Makokou-Mékambo), où l’exploitation pourrait commencer vers 1980.
La consommation d’électricité va croissant : elle a dépassé 50 GWh. Les centrales urbaines utilisent le gaz naturel ou le fuel, mais un barrage a été construit à Kinguélé, sur la M’Béi ; la centrale est entrée en fonctionnement en 1972.
Les progrès de l’industrialisation sont sensibles. Les scieries (50 000 m3 de bois d’œuvre) travaillent pour le marché intérieur ; la grande usine de déroulage de Port-Gentil va augmenter sa production (70 000 m3). La raffinerie de pétrole de Port-Gentil, gérée par cinq États d’Afrique centrale (États de l’U. D. E. A. C.), a une capacité de 0,6 Mt. Les autres entreprises industrielles se rattachent à diverses branches : alimentation (brasserie, minoterie, huilerie, fabrique d’aliments du bétail), petite métallurgie (mobilier métallique, charpentes, bateaux), chimie (gaz industriels, peinture, savonnerie), textiles. Une usine de broyage de clinkers (50 000 t) fonctionne à Owendo, près de Libreville. On projette encore notamment une grosse usine de pâte à papier et une fabrique d’engrais.
Un net effort est fait en faveur du réseau routier, surtout dans l’intérieur où les voies d’eau sont insuffisantes. Le pays financera lui-même en partie le premier tronçon de 332 km (Owendo-Booué) du chemin de fer transgabonais. L’infrastructure aérienne est très développée : en plus des sept aéroports publics, il existe une centaine de terrains privés. Grâce à l’exportation de produits bruts, le Gabon présente une balance commerciale excédentaire (15 milliards de francs CFA en 1968). Plus de la moitié des ventes sont dirigées vers le Marché commun. Les importations sont caractéristiques d’une économie encore sous-développée : biens d’équipement, produits fabriqués, textiles... Une bonne partie du trafic se fait en divers points de la côte (bois, pétrole) ; Libreville et Port-Gentil jouent un rôle portuaire modeste. Si le P. N. B. moyen par tête est l’un des plus élevés d’Afrique (environ 700 dollars), l’élévation réelle du niveau de vie reste limitée à un petit nombre de Gabonais, essentiellement des citadins.
P. V.
➙ Afrique noire / Brazza (S. de) / Fangs.
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