Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

Couleuvre

Serpent inoffensif pour l’Homme en raison de son appareil venimeux rudimentaire.


Les Couleuvres et espèces voisines comprennent environ 250 genres et plus de 2 000 espèces, soit les deux tiers de toutes les espèces de Serpents actuellement vivants. Ce sont des animaux aglyphes (dépourvus de crochets venimeux) ou opisthoglyphes ; dans ce dernier cas, les crochets sont les plus postérieures des dents maxillaires, et l’inoculation du venin ne peut être faite qu’à une proie déjà partiellement ingérée. C’est pour cette raison que les Couleuvres sont considérées comme des serpents non dangereux pour l’Homme.

À la richesse en nombre de genres et d’espèces, les Colubridés ajoutent une grande variété d’adaptations écologiques, sinon de formes. Tous ces Serpents ont en effet la forme typique des Ophidiens, et les variations principales ne portent que sur l’allongement du corps ou la longueur de la queue.


Écologie

Les Couleuvres peuplent de nombreux milieux et on peut les classer en espèces terrestres, aquatiques, arboricoles et fouisseuses.

• Les Couleuvres terrestres se déplacent par reptation et ondulation latérale du corps. Elles se nourrissent de petits Mammifères ou de Lézards. Certaines, comme les Lampropeltis américains, s’attaquent aux Serpents venimeux ou, comme les Dasypeltis africains, gobent des œufs de grande taille, dont elles brisent la coquille avec les épines internes de leurs vertèbres cervicales. Les Thamnophis d’Amérique du Nord ne quittent guère le bord des eaux, où se situent leurs proies préférées, les Grenouilles, et font ainsi transition avec les espèces aquatiques.

• Les Couleuvres d’eau appartiennent notamment au genre Natrix, surtout représenté dans l’Ancien Monde. Ces Serpents nagent par ondulation latérale du corps et peuvent plonger en cas de danger, ou émettre des sécrétions anales fétides. Ils se nourrissent de Poissons, de Grenouilles ou d’Ecrevisses, et de Vers de terre au besoin.

• Les espèces arboricoles sont parmi les plus grandes des Couleuvres. Alors que les formes terrestres ou aquatiques ont une taille de 1 à 2 m, les Drymarchon américains et les Zaocys malais atteignent ou dépassent 3 m. Les plus communs des Serpents arboricoles appartiennent au genre Elaphe, très cosmopolite. On observe sur les plaques ventrales une carène permettant à ces Serpents de mieux adhérer à l’écorce des arbres. Ils se nourrissent d’œufs ou de jeunes d’Oiseaux ainsi que de Rongeurs, qu’ils vont dénicher dans les terriers. On note chez eux une tendance marquée à l’allongement du corps, et leur coloration est à dominante verte.

• Parmi les espèces fouisseuses, il faut distinguer celles qui, comme Heterodon des Appalaches, se déplacent dans la terre meuble à la recherche de nourriture, des vraies espèces fouisseuses, aux mœurs souterraines, comme Stilosoma de Floride, à tête renforcée et à queue courte, qui creusent des tunnels. Tous se nourrissent d’Insectes et de Vers de terre.

La reproduction des Couleuvres est normalement ovipare, mais le nombre d’espèces vivipares est très élevé, surtout chez les espèces terrestres et aquatiques.

La répartition géographique permet de localiser les formes aglyphes surtout dans les régions tempérées, et les formes opisthoglyphes dans les régions tropicales. Les Colubridés ont peuplé tous les continents, mais sont très peu nombreux en Australie et dans les grandes îles comme la Nouvelle-Guinée.


Espèces françaises

On trouve en France neuf espèces de Couleuvres. La Couleuvre de Montpellier (Malpolon monspessulana), opisthoglyphe, non dangereuse pour l’Homme malgré ses deux mètres et sa grande agressivité, est ovipare et pond, fin juillet, 4 à 12 œufs, qui éclosent en octobre ; on la rencontre de l’Espagne aux Balkans et à la mer Caspienne. La Couleuvre vipérine (Natrix viperinus), la Couleuvre à collier (N. natrix) et la Couleuvre quadrillée (N. tessellatus) ont toutes trois des mœurs aquatiques ; elles se rencontrent dans toute la France, sauf dans le Nord ; elles sont ovipares. La Couleuvre à échelons (Elaphe scalaris) et la Couleuvre d’Esculape (E. longissima), cette dernière dédiée au dieu de la Médecine, sont arboricoles ; ces deux espèces sont surtout méridionales ; elles sont ovipares ; les œufs pondus en juin éclosent en septembre. La Couleuvre vert et jaune (Coluber viridiflavus) est souvent appelée Serpent-fouet pour la rapidité avec laquelle elle se déplace au sol ; elle est également très agile dans les buissons, à la recherche des nids ; on la trouve dans le Midi et dans le Centre. Enfin, les deux Coronelles, la Couleuvre lisse (Coronella austriaca) et la Couleuvre girondine (C. girondica), ont des mœurs terrestres. Elles sont vivipares et mettent au monde, vers la fin du mois d’août, 4 à 15 petits.

R. B.

 A. H. Wright et A. A. Wright, Handbook of Snakes of the United States and Canada (Ithaca, 1957 ; 2 vol.). / K. Schmidt et R. Inger, les Reptiles vivants du monde (Hachette, 1960). / E. Carron, Vipères et couleuvres (Maloine, 1966). / A. Bellairs, The Life of Reptiles. Natural History (Londres, 1969).

Coulomb (Charles Augustin de)

Physicien français (Angoulême 1736 - Paris 1806).


Son père, inspecteur des Domaines du roi, est allé s’installer à Montpellier, d’où sa famille est originaire, et sa mère l’élève à Paris. Au collège des Quatre-Nations, puis au collège Royal, il fait preuve très tôt d’exceptionnelles dispositions pour les sciences. Mais il entre en conflit avec sa mère, qui voudrait le voir devenir médecin, et retourne auprès de son père.

Il s’engage alors dans l’armée, est en 1760 lieutenant en second à l’École de Mézières, et devient en 1761 ingénieur du corps du génie. Avide d’action, il demande à être envoyé à la Martinique, où il arrive en 1764 pour y demeurer huit ans ; il y construit le fort Bourbon. Mais le climat tropical altère sa santé ; il rentre en France en 1772, abandonne l’armée et consacre dès lors la plus grande part de son activité à la recherche scientifique.