Terme collectif désignant d’une part les arbres qui portent des fruits tels que les oranges, les mandarines, les citrons, les pomelos, c’est-à-dire pratiquement les arbres appartenant au genre Citrus, et d’autre part les fruits de ces mêmes arbres.
Origine
Cinq cents ans avant le début de l’ère chrétienne, Confucius vantait déjà les qualités organoleptiques de ces fruits. On a longtemps pensé que l’Oranger était originaire de la Chine, mais la plupart des espèces d’agrumes ont été découvertes à l’état spontané dans l’Inde, principalement dans les régions s’étendant aux pieds de l’Himālaya.
Aires d’extension
Dès l’Antiquité, le Cédrat est connu des Mèdes et des Perses ; les Hébreux, à leur retour de la première Diaspora, l’introduisent en Palestine ; il gagne la Grèce après l’expédition d’Alexandre le Grand et, par les Grecs, Rome. Par contre, les Grecs et les Romains n’ont connu ni le Citronnier ni le Bigaradier, et il faudra plusieurs siècles pour que ces fruits gagnent, de proche en proche, de pays arabe en pays arabe, l’Afrique du Nord et, enfin, l’Italie du Sud et l’Espagne, où le citron n’est introduit qu’au xiie s. Quant à l’orange, c’est à la fin du xive s. seulement que ce fruit atteint la région méditerranéenne. Après cette lente période de dissémination commence, avec la découverte de l’Amérique, une nouvelle période d’expansion des agrumes, partout où le climat s’y prête. Cependant, le Mandarinier n’apparaît, importé directement de Chine, qu’au xixe s.
Écologie
Alors que les agrumes sont originaires de l’Asie des moussons, où les températures moyennes sont élevées, où les pluies annuelles — plus de 2 000 mm d’eau — tombent principalement en été, en pleine période végétative, les grandes régions agrumicoles sont situées dans des zones dont le climat est totalement différent ; la Californie, les régions tempérées du littoral méditerranéen, par exemple, sont des régions à pluviométrie faible, à période estivale plutôt sèche, à température hivernale avoisinant souvent 0 °C. Les plantations se trouvent donc placées dans des conditions artificielles par rapport aux conditions naturelles existant dans l’aire d’origine des agrumes.
La température, notamment la température minimale, est en fait le facteur limitant le plus nettement les régions du globe où l’agrumiculture est possible : tout abaissement de température au-dessous de 0 °C est dangereux.
Si les plantations d’agrumes ont pris une telle extension dans des régions où les risques de gel sont pourtant réels, c’est que des raisons commerciales jouent en leur faveur. Le froid est, en effet, à maturité, un des facteurs de la coloration des fruits ; les oranges des pays tropicaux, par exemple, gardent une teinte jaunâtre qui les déprécie considérablement.
Le manque d’eau est le second facteur limitant la culture des agrumes : d’où la nécessité d’irrigations importantes compensant l’insuffisance des pluies naturelles.
Création et entretien de l’orangeraie
La création d’une orangeraie exige des investissements très importants, et le choix des variétés à planter pose un problème délicat à trancher, le marché des agrumes étant en évolution rapide dans le monde.
Le choix du porte-greffe à retenir, compte tenu de l’extension des maladies à virus, n’est pas moins important.
Les parasites sont très nombreux et obligent à des traitements constants ; les plus redoutables sont les Cochenilles, les Acariens et la Cératite, ou « mouche des fruits » ; contre la gommose, maladie cryptogamique, le seul moyen de lutte est le greffage sur porte-greffe résistant.
Quant aux viroses, telles que tristeza (ou quick-decline) par exemple, la lutte ne peut être que préventive et repose sur la création de lignées reconnues indemnes de toute maladie à virus.
Principales espèces et variétés cultivées
Les agrumes sont des arbres de taille moyenne, à feuilles persistantes. Le fruit est une baie composée, dont la « peau » comprend une partie externe pigmentée, le flavédo ou zeste, bourrée de glandes oléifères, et un tissu interne blanchâtre, l’albédo. Certaines variétés d’oranges ont la particularité de présenter au point pistillaire du fruit un « ombilic » plus ou moins nettement marqué, avec formation d’un fruit secondaire interne ; tel est le cas des oranges navels (du mot anglais « navel » signifiant nombril).
Le nombre de variétés d’oranges est considérable. On les répartit en cinq groupes :
— les oranges navels : Thomson et Washington ;
— les oranges blondes non tardives : Salustiana, Hameline (Hamlin), Cadenera ;
— les oranges demi-sanguines et les oranges sanguines : Double-fine, Washington-sanguine, Maltaise demi-sanguine (ou Portugaise), Sanguinelli, Moro, Tarocco ;
— les oranges blondes tardives : Vernia et Valencia-late ;
— les oranges communes. Alors que toutes les variétés précédentes sont plus ou moins aspermes, les oranges communes contiennent un nombre considérable de pépins et ne présentent pratiquement plus d’intérêt commercial.
La mandarine commune, ou mandarine de Boufarik, a perdu, elle aussi, beaucoup de son importance économique, des fruits sans pépins lui étant préférés, notamment les Satsumas, les Wilkings et surtout la clémentine.
Les variétés de Citronniers sont très nombreuses ; les types remontants sont connus sous le nom de Citronniers des quatre saisons.
Le pomelo ou grape-fruit, appelé souvent à tort pamplemousse dans le langage courant, est probablement un hybride de Pamplemoussier et d’Oranger. Les variétés les plus répandues sont Marsh-Seedless et Ruby, à la peau et au jus teintés de rose.
Le Cédratier, donnant une sorte de gros citron à peau rugueuse et verruqueuse, n’a pratiquement plus de débouché.