datation

(de dater)

Action de déterminer la date ou l'âge d'un objet, d'un événement, d'une formation géologique, d'un sol, etc. [Synonyme : datage.]

Les méthodes scientifiques de datation

Les chercheurs disposent à présent d'un large éventail de techniques pour dater des vestiges archéologiques, des fossiles ou des roches.

La datation absolue

La datation absolue permet de mesurer directement l'âge d'un objet, sans comparaison avec un autre. La radiochronologie se fonde sur l'étude de la désintégration d'éléments chimiques radioactifs, tel le carbone 14, en éléments fils. Plus le temps est long, moins le rapport quantité d'élément radioactif/quantité d'élément fils est grand. Par exemple, la quantité de carbone 14 dans un fossile diminue en se désintégrant en azote ; elle n'est plus que de moitié après 5 630 ans (demi-vie), d'un quart après 11 260 ans, d'un huitième après 16 890 ans, etc. Il existe ainsi une dizaine de couples d'éléments utilisables pour des datations, comme le potassium-argon, l'uranium-thorium ou l'uranium-plomb. Alors que le carbone 14 ne permet pas de remonter le temps au-delà de 50 000 ans en raison de la brièveté de sa demi-vie, d'autres éléments autorisent des voyages dans un passé beaucoup plus reculé : par exemple, en astrophysique, la mesure de l'abondance du thorium (demi-vie : 14,05 milliards d'années) et de l'uranium (demi-vie : 4,5 milliards d'années) dans certaines étoiles a permis d'évaluer l'âge de ces étoiles.

La datation relative

La datation relative permet de reconstituer la chronologie des événements les uns par rapport aux autres. En géochronologie, elle se fonde sur l'étude des relations entre les terrains. Les terrains sédimentaires sont particulièrement précieux, puisqu'ils se déposent en strates empilées les unes sur les autres, des plus anciennes aux plus récentes. Ils contiennent des fossiles, débris ou empreintes d'êtres vivants. Du fait de l'évolution, ces fossiles sont caractéristiques des époques auxquelles ils ont vécu, et permettent donc la comparaison entre des terrains éloignés. Les relations intrusives des roches magmatiques renseignent sur l'âge relatif de leur mise en place. Les formations des chaînes de montagnes, qui provoquent des plissements, sont marquées par des discontinuités dans la superposition des roches.

Pour dater des vestiges, on est le plus souvent réduit à étudier leur environnement ou, lorsque celui-ci ne donne aucune information, à les confronter avec des vestiges datés. L'étude du magnétisme rémanent des roches et des céramiques (paléomagnétisme, archéomagnétisme), l'analyse des pollens (palynologie), l'examen des poutres et des troncs d'arbre par la dendrochronologie, l'étude des pierres et des céramiques par la thermoluminescence, la découverte d'objets appartenant à des aires culturelles dont la chronologie est connue (vases, statuettes, bijoux parfois importés de fort loin), enfin la comparaison des sites permettent d'établir une datation. Ainsi, pour le crâne d'un hominidé, Sahelanthropus tchadensis, communément appelé Toumaï (mot signifiant « espoir de vie » dans une langue slave), découvert en 2001 dans un désert tchadien, ce sont les restes d'animaux fossiles trouvés alentour, proches de spécimens datés de façon absolue dans d'autres régions d'Afrique, qui ont amené les paléontologues à estimer un âge record de 7 millions d'années.

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  • 1948 Introduction de la méthode de datation d'échantillons par le carbone 14, par l'Américain W. F. Libby.