Dès son accession au pouvoir, E. Barak s'organise un calendrier de voyages officiels qu'il veut comme autant de symboles de sa volonté d'ouverture : on le voit à Alexandrie chez le président égyptien Hosni Moubarak, à Erez avec Arafat, avec le roi Abdallah de Jordanie, enfin à Washington le 16 juillet. Affirmant à Moubarak être déterminé à relancer le processus de paix dans ses trois volets (Palestine, Syrie, Liban), il est reçu à bras ouverts par Y. Arafat et B. Clinton. À l'égard du premier, il s'engage à appliquer l'accord de Wye Plantation (tout en se ménageant d'éventuels amendements), gelé par son prédécesseur et qui prévoyait un retrait militaire partiel des Israéliens de Cisjordanie. Il est par ailleurs apparu décidé à engager dès avant cette échéance les discussions sur le statut final des territoires palestiniens. S'adressant aux Américains, il se donne quinze mois – juste avant l'élection d'un nouveau président américain – pour une « paix globale » avec les Palestiniens, les Syriens, les Libanais, ce qui ne l'a pas empêché de souligner qu'ils devaient « cesser de jouer les arbitres, policiers et juges ». De nombreux signes témoignent par ailleurs d'un réchauffement des relations avec la Syrie, qui reste toutefois ferme et n'entend rien céder sur la question du retrait israélien du Golan.

Céline Cabourg

Les chantiers de la paix

Avec les Palestiniens, il s'agit de respecter les accord d'Oslo de 1993 et ceux de Wye Plantation de 1998. Depuis la fin (le 4 mai 1999) de la période intérimaire, les différents volets du dossier palestinien doivent être examinés : problème des frontières, statut de la partie orientale de Jérusalem, question des colons de Cisjordanie et de Gaza. S'il se déclare prêt à accepter un État palestinien, Ehoud Barak refuse un retour aux frontières de 1967 et un nouveau partage de Jérusalem.

La question du retrait du Liban-Sud est, elle aussi, épineuse. E. Barak a promis de retirer ses troupes de la zone « tampon » d'ici moins d'un an en espérant mettre fin à une guerre qui a fait des milliers de morts de part et d'autre.

Les choses devraient également se débloquer avec la Syrie. Le plateau du Golan, annexé par Israël en 1981 et qui surplombe Tibériade, est la principale pierre d'achoppement.