L'instabilité politique interne n'empêche pas le pays d'enregistrer, pour une année supplémentaire, des résultats économiques globalement positifs et de continuer à jouer un rôle international important (notamment comme membre non permanent du Conseil de sécurité de l'ONU).

Chrono. : 24/01, 23/04, 31/08.

Kwasniewski (Aleksander), homme d'État polonais (Bialogard, 1954). Il étudie à la faculté d'économie des transports de l'université de Gdansk, sans obtenir son diplôme de fin d'études, et occupe des fonctions importantes dans les organisations des étudiants communistes (SZSP). Membre du Parti communiste polonais (POUP), depuis 1977, il devient rédacteur en chef de l'hebdomadaire ITD en 1981, puis, en 1985, du quotidien Sztandar Mlodych. Il est ministre de la Jeunesse et de la Culture physique de 1985 à 1989, dans les deux derniers gouvernements communistes. Il entre, en septembre 1989, avec d'autres communistes « rénovateurs », dans le gouvernement de Tadeusz Mazowiecki, qu'il quitte en juin 1990. En 1990, il est élu président du Parti social-démocrate de la république de Pologne (SdRP), créé à la suite de l'autodissolution du POUP. Député à la Diète depuis octobre 1991, il devient président de la Pologne en novembre 1995 en battant, au second tour, Lech Walesa.

Hongrie : poursuite du plan d'austérité

Du temps du communisme, la Hongrie apparaissait aux habitants de l'Europe de l'Est comme le symbole de la prospérité. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. La coalition des anciens communistes du Parti socialiste hongrois (MSzP) et des libéraux du SzDSz, au pouvoir depuis les élections de 1993, continue à mener une politique d'austérité économique draconienne.

En l'absence d'une stratégie de réforme économique radicale après la chute du pouvoir communiste, le pays s'était retrouvé confronté à une crise financière sans précédent, rendant indispensables les économies et les coupes budgétaires. Depuis, le pouvoir d'achat est en constante diminution, et la consommation des ménages enregistre sa sixième année de baisse consécutive. Plus de la moitié de la population vit au-dessous du seuil du minimum social. L'inflation est importante (25 %), et la monnaie nationale (le forint) a perdu ces deux dernières années plus de 50 % de sa valeur.

Ce programme économique se heurte à d'importantes résistances sociales, qui poussent le ministre des Finances, Lajos Bokros, à présenter sa démission au Premier ministre, Gyula Horn. Le plan d'austérité de M. Bokros avait pourtant suscité les réactions positives du FMI et des milieux financiers internationaux. Mais ces approbations ne peuvent rien contre la vague de grèves qui frappe alors le pays, en même temps que des critiques de plus en plus ouvertes de la part de certains députés du MSzP, la force principale de la coalition gouvernementale.

La nomination d'un nouveau ministre des Finances (le troisième depuis 1993), Peter Medgyessy (il avait déjà exercé cette fonction au cours des années 1987-1988), ne modifie guère la situation. Bien que le nouveau ministre s'efforce de jouer la carte de la négociation sociale, sa marge de manœuvre reste très étroite. Il ne peut que poursuivre les grandes orientations de la politique économique de son prédécesseur, qui se traduit par de nouvelles coupes budgétaires et l'ouverture aux capitaux étrangers. La Hongrie est déjà le pays de la région où les investissements venus de l'extérieur sont le plus nombreux, notamment dans les secteurs stratégiques de l'électronique, des télécommunications ou des industries de l'énergie. Douloureuse pour la grande majorité de la population, cette politique porte cependant ses fruits. La Hongrie est admise cette année (après la République tchèque et avant la Pologne) au sein de l'OCDE. La dette extérieure, de 9 milliards de dollars, connaît son plus bas niveau depuis dix ans, et le déficit du commerce extérieur continue de diminuer.

L'opposition politique ne capitalise cependant pas les frustrations et le mécontentement de la population. Profondément divisée, elle n'a pas encore su présenter une alternative sérieuse dans la perspective des élections parlementaires de 1997. Une scission est même venue diviser le Forum démocratique (MDF), créé par Jozsef Antall et qui a gouverné le pays de 1990 à 1993. L'audience des autres formations de l'opposition reste limitée, à l'exception du Parti des petits propriétaires (PDP) qui, sur la base d'un discours ouvertement populiste, arrive à concurrencer les socialistes du MSzP dans les sondages.