Grand Prix de Paris
(Longchamp 29 juin 1980)
Valiant Heart, A. Gibert, A. Michel ;
What a Joy, J. L. Kessas, L. M. Gelb ;
Water Mill, W. Carson, lord Rotherwick ;
Mot d'Or, F. Head, J. Wertheimer ;
Tom's Serenade, A. Lequeux, N. B. Hunt ;
Balibest, Y. Saint-Martin, Mme J. R. Mullion.
Philatélie
Le timbre en folie... on pourrait le croire si on voulait suivre les spéculateurs, qui continuent à considérer la vignette postale comme une valeur refuge. Il semblait, pourtant, qu'après une première poussée la fièvre du timbre s'était calmée et que le marché se stabilisait. Il ne s'agissait là que d'une période de répit. Brusquement l'escalade a repris et dans des proportions invraisemblables. Elle a débordé les journaux spécialisés puisque, dans ce qu'il est convenu d'appeler « la grande presse », des placards ont été publiés où des offres d'achat dépassent largement la cote.
On sait que, dans les catalogues, la cote correspond à une estimation généralement très supérieure à la valeur réelle du timbre. Dès lors, quand on lit, par exemple, qu'une série cotée à 13 500 F est demandée à 17 000 F par un négociant, on peut imaginer aisément à quel chiffre cette même série est revendue par ce curieux marchand et il ne s'agit pas là d'un cas isolé. La hausse de la collection française, pour spectaculaire qu'elle puisse paraître, est nettement moins importante que celle d'autres pays comme la Grèce ou l'Espagne notamment. Et que dire des Europa ? Leur montée a été telle qu'à la moitié de l'année philatélique on en a révisé les cotes. Au Luxembourg, la première série est passée de 1 000 à 1 450 F. Aux Pays-Bas, elle a augmenté de 181 à 281 F. En Belgique, elle a fait un bond de 65 à 80 F... et il n'y a pas de raison qu'on s'arrête en aussi bon chemin !
La philatélie internationale court un grand risque : celui de voir, en fin d'année, le marché faussé par un très grand nombre de timbres surcotés.
Mauvais exemple
Il est vrai que l'exemple de la spéculation vient parfois de haut. Ainsi, au Pérou, le ministre des Transports et des Communications annonça officiellement qu'on allait livrer aux flammes 490 000 exemplaires d'un timbre émis récemment à 500 000 unités. Les collectionneurs se sont rués sur les 10 000 restants, qui se sont vendus, évidemment, à prix d'or !
Il y a, dans la philatélie, une minorité agissante. On doit le regretter profondément, mais en se rappelant tout de même que l'immense majorité se compose de petits collectionneurs amoureux du timbre en soi. Sans doute sont-ils satisfaits de voir leurs pièces augmenter de valeur, mais qui donc, parmi eux, songerait à les vendre pour en tirer quelque bénéfice ?
Était-ce un amoureux du timbre, ce New-Yorkais qui a acheté pour 140 000 dollars une oblitération datant de 110 ans et représentant un poulet ? Et quelle passion a agité cet autre Américain qui s'est rendu acquéreur, pour quelque 390 millions d'anciens francs, du timbre le plus rare du monde, un N° 12 de la Guyane britannique dont il n'existe qu'un unique exemplaire... et en mauvais état ?
Bandes dessinées
Plus sympathiquement, on constate que les héros de bandes dessinées ont fait leur apparition. La Belgique a émis un timbre représentant Tintin et Milou, alors que dans les Antilles on a désormais Mickey et Goofy. On peut espérer qu'un jour on découvrira une série française consacrée à Astérix et ses vaillants bretons. Mais sans imiter peut-être Antigua, qui n'a pas hésité à émettre une série de huit vignettes postales accompagnées d'un feuillet à la gloire des personnages de Walt Disney. Le trop est lui aussi l'ennemi du bien.
Petite émotion en France quand les PTT annoncèrent la sortie d'un timbre consacré à Simone Weil. La présidente du Parlement européen allait-elle être ainsi honorée de son vivant ? En réalité, il s'agissait d'une homonyme. Simone Weil écrivain, à la fois militante d'extrême gauche et antistalinienne, a eu une existence particulièrement mouvementée avant de mourir, en 1943, à l'âge de 34 ans.
Il n'est jamais trop tôt pour bien faire... On prépare déjà la grande exposition internationale française, qui portera le nom de Philex-France et qui se tiendra au CNIT du 10 au 24 juin 1982.
Scrabble
Alors que le Scrabble duplicate, véritable discipline de compétition inventée par le Belge Hippolyte Wouters en 1972, a acquis ses lettres de noblesse dans les pays francophones, la Partie libre, surnommée Scrabble de cuisine en Belgique, fait plus que jamais figure de parent pauvre : la seule épreuve importante qui existait, le championnat de France, disparaît et est remplacée par des matches au niveau régional.