Le rayonnement cosmique a deux origines : galactique ou solaire. Le rayonnement cosmique galactique, qui varie très peu, est constitué de particules de grande énergie (protons, hélions) et de noyaux lourds (carbone, magnésium, fer, etc.). En entrant dans l'atmosphère, ils désintègrent des atomes d'azote et d'oxygène, en donnant naissance à des particules secondaires (neutrons, mésons, électrons) avec dégagement de rayons gamma. Le rayonnement cosmique solaire est variable, car il est en rapport avec les éruptions solaires de fréquence cyclique ; la nature des radiations émises est semblable à celle du rayonnement galactique, leur pénétration étant maximale dans les régions polaires.

Millirems

Les radiomètres ont indiqué une dose horaire de 1,49 millirem sur Paris-Washington et de 0,78 millirem sur les autres destinations ; compte tenu des durées respectives des observations, la moyenne horaire est inférieure à 0,99 millirem.

Elle est maximale en décembre avec 1,55 millirem, minimale en août avec 0,82 millirem.

Le niveau d'alerte de 10 millirems par heure n'a jamais été atteint. En conséquence, jamais la modification du plan de vol, prévue si les radiations atteignent ce niveau, n'est intervenue.

Un passager qui aurait effectué un aller et retour par mois Paris-Washington aurait accumulé pendant une année 150 millirems, ce qui se situe très en deçà de la limite de 500 millirems par an, limite qui est généralement admise pour le public.

Un membre de l'équipage qui, au cours d'une année, aurait effectué 500 heures de vol à bord du Concorde – ce qui est un maximum – aurait reçu moins de 500 millirems : il resterait dans la limite admise. Par comparaison avec la catégorie des travailleurs directement affectés à des travaux sous rayonnement, pour qui le maximum de 1 500 millirems par an est admis, les équipages du Concorde sont loin d'atteindre le seuil.

Conclusion des trois médecins : « L'argument du risque d'irradiation pour les passagers et les équipages qui a parfois été opposé au transport aérien supersonique apparaît fallacieux. Des mesures systématiques continueront néanmoins dans l'avenir pour préciser les informations recueillies et permettre de parer à toute éventualité en rapport avec l'activité solaire. »

Zoologie

Pour relayer les pesticides, l'INRA développe la lutte biologique

Devant l'échec partiel des insecticides de synthèse, dû à la multiplication des souches résistantes, et devant les dangers que représentent ces produits, qui tuent indistinctement les animaux nuisibles et utiles et s'accumulent dangereusement chez ceux qu'ils épargnent, les agronomes se tournent vers une nouvelle forme d'action : la lutte biologique, qui met aux prises des êtres vivants s'attaquant spécifiquement les uns aux autres.

Axée essentiellement sur les insectes ravageurs des cultures industrielles et vivrières, la lutte biologique se diversifie et s'étend à toutes sortes d'espèces animales ou végétales.

Trichogrammes

En France, l'INRA intensifie les recherches sur un phénomène naturel de parasitisme entre insectes qui est connu depuis plusieurs années : les trichogrammes, minuscules insectes de moins d'un millimètre de long, vivant exclusivement en parasites des œufs de certaines espèces de papillons. En URSS, 15 millions d'hectares de maïs et de coton, au Mexique 1 million d'hectares sont partiellement protégés par ce procédé.

Pour mieux connaître les relations hôte-parasite et améliorer la méthode, l'INRA a identifié plus de cent races de trichogrammes, dont on cherche à spécifier les périodes de ponte. Grâce aux œufs d'un papillon mangeur de farine, la pyrale, choisi comme hôte, on a réalisé au Cap-d'Antibes une installation pilote de production massive automatique de trichogrammes, qui permet d'envisager dans un proche avenir l'exploitation commerciale du procédé.

D'autres expériences ont été entreprises sur diverses espèces de parasites, pour lesquelles il a fallu parfois aller chercher au-delà des mers l'insecte utile, capable de les détruire efficacement : par exemple, la guêpe d'Afrique du Sud contre la cochenille noire des oliviers.

Phéromone

Au lieu de détruire les œufs déjà pondus, on peut tenter d'empêcher la fécondation des femelles. Ce procédé, appelé la « confusion des mâles », a été utilisé contre le ver de la pomme. Une phéromone (hormone sexuelle synthétique), mise au point par l'INRA, est vaporisée par des diffuseurs disposés régulièrement sur la couronne des arbres. Les mâles sont alors incapables de localiser de façon exacte les appels odorants des femelles. Par absence de fécondation, la population des papillons parasites diminue rapidement d'au moins 90 %. Cette forme de lutte a été mise à la portée des arboriculteurs grâce à la fabrication de la phéromone à des prix compétitifs.