Selon une hypothèse antérieure (elle reçoit ici un sérieux appui), elle serait d'origine nubienne.

Découvertes

Thoutmôsis Ier pose un autre problème. Ce roi serait mort vers cinquante ans, après un règne de dix ans. Or, les anthropologues qui ont examiné les radios de son corps affirment qu'il s'agit d'un corps de jeune homme d'une vingtaine d'années.

Autre surprise : avec la momie d'une prêtresse de la même époque, il existait une momie beaucoup plus petite. Les inscriptions de la sépulture affirment qu'il s'agit d'un de ses enfants, mort très jeune. Les radios, elles, révèlent qu'en fait c'est le cadavre d'une guenon qui a été momifié. Les mœurs en usage dans les milieux de la momification demeurent très mal connues.

Siptah est le dernier roi de la XIXe dynastie. Il avait (on le sait) le pied droit très déformé. Un pied bot ? La radiographie montre une atrophie totale de sa jambe droite ! Le fait a été attribué à des désordres neuromusculaires survenus dans son enfance. Avec cet exemple, il semble désormais possible que la poliomyélite ait existé dans l'ancienne Égypte.

Ressemblances

Les comparaisons entre individus apportent, elles aussi, de nombreuses confirmations et des éléments nouveaux. Certaines ressemblances sont frappantes. Tous les rois qui ont vécu au début du Nouvel Empire ont un menton très accusé. Selon l'histoire, une rupture eut lieu à la mort d'Aménophis Ier, qui choisit son beau-frère Thoutmôsis pour successeur. Les rayons X confirment ce changement. On note une ressemblance marquée entre les rois de la première série, puis entre ceux de la seconde, mais les deux lignées sont dissemblables. Chez les reines, on retrouve sur plusieurs générations une tendance marquée à la calvitie et, à avoir la mâchoire inférieure en position avancée par rapport à la mâchoire supérieure.

Les pharaons semblent être morts assez jeunes, en tout cas moins âgés qu'il n'est admis. Les radiographies des crânes et des faces montrent dans l'ensemble de grandes différences. Des mariages interraciaux sont même suggérés. Parmi les maladies reconnues, l'arthrite semble très répandue.

Autopsie

Une momie non royale et datée du VIIe siècle avant J.-C. a été apportée à la réunion de Detroit. Elle a été ouverte et autopsiée sur place. Il s'agissait d'un homme mort vers 35 ans. Il lui restait encore des cils ; son cœur était en place. De l'abdomen et du thorax, on a retiré cinq paquets d'organes traités, emballés et remis en place par les embaumeurs. La radiographie a permis de diagnostiquer des traces de dégénérescence à l'extrémité inférieure de la colonne vertébrale et une ostéomyélite de la fibule.

On a prélevé pour examen un globe oculaire et des spécimens de différents tissus. Un des buts de ces prélèvements était d'identifier les parasites intestinaux et les protéines. Une telle identification est possible, même après plus de vingt siècles. Étudiant au microscope électronique des tissus momifiés datant de 400 avant J.-C., un chercheur canadien a pu y observer des cellules encore intactes, la membrane des cellules et celle des noyaux. Certains composants cellulaires comme les mitochondries sont même visibles.

Pouvoir et contre-pouvoir en Mésopotamie

Les rois du Moyen-Orient n'étaient peut-être pas, il y a 3 000 ans, ces potentats absolus que l'on se plaît à décrire.

Un colloque réuni à Bruxelles a montré qu'il existait en Mésopotamie ancienne une véritable opposition, avec laquelle le pouvoir devait compter.

Les assyriologues, réunis à l'initiative du professeur Finet, ont pu le découvrir par l'analyse des oracles et des mythes. Pour M. Bottéro, les événements prédits par les oracles étaient en réalité des événements qui se produisaient dans la vie courante. Ces sortes de faits divers reflètent souvent, par exemple, une opposition du clergé (évidemment attribuée aux dieux). Les devins, les prophètes représentaient une sorte d'opinion moyenne du peuple ; visions et songes prophétiques doivent être interprétés comme des promesses ou des menaces de la vox populi. Tout cela s'adressait en fait au roi lui-même et lui était rapporté.