Quelques semaines auparavant, les autorités ont annoncé qu'une bande armée de gauche, dirigée par Fernando Gonzales Gasco et appartenant au mouvement de la gauche révolutionnaire (MIR), a été démantelée dans la province de Jaen, à plus de 800 km au nord-est de Lima. Selon les responsables du MIR, il s'agit de dissidents.

Le régime doit également faire face à l'opposition démocrate-chrétienne qui, à la fin du mois de novembre en particulier, accuse le SINAMOS, organisme mis en place pour mener à bien la mobilisation sociale du peuple, de vouloir supplanter les partis. Le président Juan Velasco Alvarado, dont les origines modestes pourraient garantir la bonne foi, se défend de ses accusations. Mais l'amputation de la jambe droite qu'il subit le 9 mars ouvre le problème de sa succession.

République Dominicaine

Saint-Domingue. 4 180 000. 86. 3,6 %.
Économie. PNB (68) 295. Production : G (68) 111 + A (*70) 115 + I (68) 99. Énerg. (*70) : 224. C.E. (68) : 14 %.
Transports. (*70) : 39 300 + 21 600.
Information. (69) : 6 quotidiens ; tirage global : *133 000. (*70) : 164 000. (70) : *100 000. (70) : 47 000.
Santé. (68) : 2 393. Mté inf. (70) : 51.
Éducation. (69). Prim. : 726 398. Sec. et techn. : 102 707. Sup. : 18 817.
Institutions. République présidentielle. Constitution de 1963. Président et chef de l'exécutif : Joaquín Balaguer ; succède le 1er juillet 1966 au président provisoire Garcia Godoy.

Guérilla

L'annonce, le 5 février 1973, par les autorités, du débarquement d'une dizaine de guérilleros sur une plage de la côte sud provoque une certaine confusion dans le pays et se heurte au scepticisme des diplomates et des observateurs étrangers.

Pour faire échec à cette modeste troupe, qui serait venue de Cuba pour renverser le régime du Dr Joaquín Balaguer, les forces armées proclament l'état d'urgence, occupent sept stations de radio, prennent position autour de l'université et font arrêter des centaines de personnes.

L'ancien président Juan Bosch, que les militaires accusent de connivence avec les guérilleros et qui se cache pour échapper à une arrestation, estime qu'il s'agit d'une opération montée de toutes pièces, destinée à se débarrasser de lui et de la formation d'opposition qu'il dirige : le Parti révolutionnaire.

Plusieurs organes de presse étrangers, dont le New York Times du 9 février, soutiennent ce point de vue, que semble confirmer l'apparition, dans les bureaux de Prensa Latina à La Havane, d'un guérillero prétendument tué.

Caamano

C'est alors que les militaires révèlent que le colonel Francisco Caamano, chef des forces constitutionnalistes en 1965, disparu depuis plusieurs années, a été tué au combat à la tête des guérilleros et inhumé secrètement. À la demande de la famille et des observateurs incrédules, le président Balaguer autorise l'exhumation du corps, mais seulement « au moment opportun ».

Le 3 mars, Ultima Hora publie le témoignage d'un guérillero, qui prétend avoir débarqué avec une centaine d'hommes et affirme que le cadavre présenté comme celui de Caamano était en réalité celui d'un officier dominicain.

Les attaques lancées à l'occasion de cet incident contre Juan Bosch et ses partisans renforcent la rumeur selon laquelle le Dr Balaguer envisagerait de solliciter un troisième mandat présidentiel aux élections de mai 1974.

Salvador

San Salvador. 3 530 000. 165. 3,8 %.
Économie. PNB (70) 288. Production : G (68) 134 + I (70) 212. Énerg. (*70) : 79. C.E. (70) : 22 %.
Transports. (*70) : 35 100 + 18 500.
Information. (70) : 13 quotidiens ; tirage global : *365 000. (70) : *405 000. (70) : *92 000. (70) : 39 000.
Santé. (69) : 865. Mté inf. (70) : 67.
Éducation. (69). Prim. : 516 875. Sec. et techn. : 84 783. Sup. : 8 151.
Institutions. République présidentielle. Constitution de 1962. Président et chef de l'exécutif : colonel Arturo Armando Molina, élu le 25 février 1972 ; succède au colonel Hernandez.

Trinité et Tobago

Port of Spain. 1 030 000. 201.
Économie. PNB (68) 798. Énerg. (*70) : 4 683. C.E. (68) : 62 %.
Transports. (64) : 7 M t/km. (*70) : 74 900 + 20 200. (*70) : 510 807 000 pass./km.
Information. (69) : 3 quotidiens ; tirage global : 124 000. (69) : *293 000. (70) : 54 000. (69) : 42 000 fauteuils. (70) : 56 000.
Santé. (68) : 441. Mté inf. (70) : 37.
Éducation. (68). Prim. : 232 611. Sec. et techn. : 51 848. Sup. : 1 267.
Institutions. État indépendant le 31 août 1962. Constitution de 1962. Gouverneur général représentant la Couronne britannique : Salomon Hochoy. Premier ministre : Eric E. Williams.

Uruguay

Montevideo. 2 920 000. 17. 1,2 %.
Économie. PNB (70) 816. Production (70) : G 115 + A *107 + I 121. Énerg. (*70) : 900. C.E. (70) : 10 %.
Transports. (*70) : 121 000 + 88 000.  : 163 000 tjb. (*70) : 63 207 000 pass./km.
Information. (69) : 31 quotidiens ; tirage global : *400 000. (70) : *1 081 000. (69) : *250 000. (63) : 180 000 fauteuils ; fréquentation : 16,5 M. (70) : 215 000.
Santé. (67) : 2 667. Mté inf. (69) : 49.
Éducation. (68). Prim. : 369 816. Sec. et techn. : 160 693. Sup. : 18 650.
Institutions. République présidentielle. Constitution de 1951, révisée en 1966. Président et chef de l'exécutif : Juan Maria Bordaberry. Il s'arroge tous les pouvoirs le 27 juin 1973, et dissout le Parlement. Un Conseil d'État est créé.

La montée des militaires

Le président Bordaberry, avec l'appui des militaires, prend tous les pouvoirs le 27 juin 1973. Le Parlement est dissous. La censure est instituée et de nombreux parlementaires et dirigeants politiques sont arrêtés à Montevideo. Les syndicats déclenchent aussitôt la grève générale illimitée. Le pays est totalement paralysé. La mise hors la loi de la Convention nationale des travailleurs (CNT), le 30 juin, ne permet pas aux forces armées d'entamer, pour l'instant, la résistance ouvrière. Ce coup d'État se préparait en fait depuis février. Si l'intervention des militaires dans la vie politique est un phénomène nouveau en Uruguay, elle n'en constitue pas moins la suite logique de la crise que traverse ce pays depuis dix ans. Incapables de réaliser les grandes réformes de structures qui permettraient de remettre en marche l'économie et de faire face aux mécontents, le président Bordaberry avait peu de choix. Il choisit de faire appel à l'armée.