De ce fait, les quasars, de nature par ailleurs inconnue, apparaissent comme les objets célestes les plus lointains actuellement observés et tiennent la première place dans les sondages contemporains du cosmos profond. C'est vers eux que se tournent les recherches avancées mettant en œuvre des moyens techniques révolutionnaires, comme la caméra électronique Lallemand (Journal de l'année 1970-71).

On conçoit la surprise des spécialistes devant la découverte d'une connexion entre le quasar portant le numéro 205 de la liste de Markarian et le noyau de la galaxie spirale NGC 4319. Les décalages spectraux des deux formations, donc leurs vitesses de récession et leurs distances évaluées selon la manière habituelle, sont en effet très différents. Or, la présence d'un pont de matière a été mise nettement en évidence à l'aide du télescope du mont Palomar, sur des plaques obtenues dans l'ultraviolet et avec la raie H α de l'hydrogène.

De ce fait, il est exclu de considérer le voisinage sur les plaques du quasar Markarian 205 et de la galaxie NGC 4319 comme un simple effet de perspective. Le quasar ne peut se trouver très au-delà de la galaxie à laquelle il est relié. Les deux objets se situent globalement à la même distance.

Cette constatation paraît d'autant plus acceptable que l'idée s'est peu à peu imposée qu'il existe une parenté entre les quasars et les noyaux galactiques, particulièrement ceux qu'on appelle objets de Markarian. Les uns et les autres, et surtout les derniers, émettent avec une particulière intensité dans l'ultraviolet (Journal de l'année 1969-70). De plus, des objets bleus (rayonnant donc aussi dans l'ultraviolet), compacts, de diamètres apparents stellaires, paraissent bel et bien être expulsés du noyau de certaines galaxies. Le quasar Markarian 205 serait-il, dans ce cadre, un rejet du noyau de la galaxie NGC 4319 ? On ne sait pas encore, en fait, si les perturbations observées dans le déroulement d'un bras spiral de cette dernière, dirigé vers le quasar, proviennent de l'intergravitation gravitationnelle avec une autre galaxie voisine, NGC 4291, ou bien de l'émission éventuelle d'un tel rejet.

Mais le problème vient surtout de l'importance de la différence des vitesses apparentes de fuite des deux objets, le quasar montrant un excès de l'ordre de 11 000 km/seconde par rapport à la galaxie ! Cette différence remet en effet en question l'interprétation cosmologique, par la récession due à l'expansion, des décalages vers le rouge des spectres obtenus sur les quasars. Une autre réalité physique intervient-elle ici pour provoquer les rougissements observés ? Les objets quasi stellaires ne seraient plus alors, et de beaucoup, les objets très lointains que l'on croyait.

Si cette remise en cause prenait corps, d'importantes conclusions pourraient apparaître concernant la nature des quasars. En retour, privée des jalons providentiels qu'ils constituent, la cosmologie perdrait un atout important en vue de ses estimations de la structure relativiste, des dimensions, de l'âge de l'Univers en expansion.

La constante de Hubble

Les travaux de Sandage et Tammann, au mont Palomar, montrent que l'Univers est encore plus grand et plus âgé qu'on ne le croyait. Hubble déterminait, en 1936, la relation entre le décalage spectral vers le rouge des galaxies lointaines et leurs distances, dans le cadre de l'expansion relativiste de l'Univers. Il aboutit alors à admettre une vitesse de récession de 536 km/seconde par million de parsecs (1 parsec = 3,26 années de lumière). Les mesures des décalages spectraux restent, avec les ressources de la photométrie, les seuls moyens à la disposition des astronomes pour estimer les distances des objets lointains. L'étalonnage de l'échelle de mesures reste cependant aléatoire, fondée au départ sur la célèbre relation période-luminosité des étoiles variables du type Céphéides, établie en 1912 au sein du Petit Nuage de Magellan. En 1952, Baade, au mont Palomar, montrait déjà que l'étalonnage de cette relation était erroné : toutes les distances de l'Univers extra-galactique devaient être multipliées par deux ! À nouveau, d'après Sandage et Tammann, ces dernières se révèlent encore sous-estimées. La nouvelle valeur de la constante de Hubble — 53 km/seconde par million de parsecs, qu'ils proposent pour le moment — implique des conséquences non négligeables sur le plan cosmologique. En premier lieu, l'origine de l'Univers actuel, dans l'hypothèse du big bang, s'établirait, en remontant l'expansion, à une époque désormais repoussée entre 11 et 15 milliards d'années. Mais cette remise en cause de la distance des quasars pourrait dès lors ébranler les fondements mêmes de la théorie de l'Univers en expansion.

Géologie

Prévoir les éruptions volcaniques

Un chercheur de l'ORSTOM (Office de recherche scientifique et technique d'outre-mer), Claude Blot, pense avoir trouvé une méthode permettant de prévoir, à quelques jours près, mais plusieurs mois à l'avance, les réveils des volcans qui jalonnent les arcs insulaires.