Philatélie
Une année sans heurts
Pour les quelque 500 000 collectionneurs de timbres français, l'année philatélique s'est déroulée sans grands heurts.
Cette année, que l'on peut fixer d'un congrès de la Fédération française à l'autre (mai 1966, Niort - mai 1967, Tours), n'a pas été marquée, en France, par de grandes manifestations internationales. Et le marché, très soutenu, n'a pas connu de surchauffe, de montées artificielles de cote telles qu'on en vit en d'autres temps.
Pas de grand moment
Tout au plus aura-t-on assisté à une poussée de fièvre à l'occasion de la sortie de l'émission dite « de l'ordre souverain de Malte », émission relevant plus de l'érinnophilie que de la philatélie. Il est vrai que ceux-là mêmes qui ont protesté le plus violemment ont, dans le même temps, prôné le « bloc non postal pour le musée postal », qui, n'ayant pas valeur d'affranchissement, ne devrait pas, non plus, être placé dans une collection philatélique, quel que soit le but, fort honorable, poursuivi par ses promoteurs. Vérité au-delà des Pyrénées (ou des Alpes...), erreur en deçà !
Autre événement marquant : les séries Europa ont été émises pour la dernière fois en septembre. Désormais, elles seront lancées au printemps, ce qui nous amènera, cette année, à les citer deux fois.
À noter, par ailleurs, les campagnes menées par la Fédération et par la presse spécialisée contre les abus qui risquent de nuire à la vraie philatélie : surabondance d'émissions dans certains pays, exigences ineptes des anti-charniéristes, émissions de pays fantômes, regommage de timbres anciens...
En bref, si l'année 1966-67 n'a pas eu de grands moments, elle a tout de même permis de constater qu'en France comme dans le monde la philatélie poursuit sa progression. Un chiffre par exemple : la Fédération française, qui, l'année précédente, groupait 361 sociétés, en compte maintenant plus de 400.
Le Musée imaginaire
D'autres événements à noter. Si, le 28 mai 1966, le congrès de Niort s'est terminé sans que des décisions importantes aient été prises, il a coïncidé avec la sortie d'un timbre Niort (0,40 F) et, le même jour, d'une vignette commémorant le 50e anniversaire de la victoire de Verdun (0,30 + 0,05 F).
Juin a été un mois faste pour les philatélistes, puisque huit timbres ont enrichi la collection française. Ils commémoraient ou représentaient : le IXe centenaire de la bataille d'Hastings (0,60 F), le tricentenaire de l'Académie des sciences (0,60 F), le XIXe congrès international des Chemins de fer (0,60 F), le pont d'Oléron (0,25 F), trois hommes illustres, Gabriel Fauré, Elie Metchnikoff, Hippolyte Taine (0,30 + 0,10 F). Enfin, dans la série des tableaux, baptisée désormais Musée imaginaire, le Nouveau-Né de Georges de La Tour (1 F), une vignette qui allait faire parler d'elle à plusieurs reprises.
Un nouveau conseil de gérance est installé par Jacques Marette, alors ministre des Postes et télécommunications, au Musée postal, dont le nouveau conservateur est Georges Rigol, remplaçant Joseph-Jean Le Mouel, décédé.
En juillet et août, la philatélie est, elle aussi, en vacances. À signaler pourtant le départ, au 16 août, de l'Exposition itinérante de timbres des Nations unies. Elle quitte Genève pour un périple européen de onze semaines.
Les cotes
Septembre : reprise avec la sortie des grands catalogues annuels. On note une forte augmentation des valeurs françaises, dont certaines atteignent 30 à 35 % de plus que la cote de l'année précédente. Le record est atteint par le Philatec, qui triple son chiffre (37,50 F contre 12,50). Hausse sensible, également, des timbres des pays francophones, de Grande-Bretagne, d'Espagne, des Pays-Bas, ainsi que des anciennes colonies anglaises et espagnoles.
Quelques expositions importantes : Aerophilia 67, à Budapest, consacrée à l'aérophilatélie, et qui groupe quarante pays participants. Congrès de Munich, de la Fédération internationale de philatélie. On y codifie les collections thématiques, qui sont réparties en trois catégories : thématiques proprement dites, but d'émission, sujets.