Plusieurs manifestations importantes ont déjà été organisées, et une campagne en faveur du divorce se développe.

Le pape Paul VI a fait connaître publiquement, dès le 23 janvier, son opposition à cette proposition de loi. Cependant, le Saint-Siège a précisé, le 30 janvier, qu'il ne s'opposerait pas à l'introduction du divorce en Italie si une nouvelle législation rendait possible le mariage civil.

Portugal

Fatima fêtait, le 13 mai 1967, en présence de Paul VI, le cinquantenaire des apparitions. Le pape est venu « avec l'humilité et la ferveur du pèlerin » et tout a été fait pour que ce voyage ne perde à aucun moment son caractère exclusivement religieux.

Le relief donné par le pape à la forme particulière que revêt à Fatima le culte marial a été ressenti, par les protestants en particulier, comme une atteinte à l'œcuménisme, malgré la nette mise en garde du Vatican, publiée la veille, contre les excès auxquels ce culte donne lieu parfois.

Paul VI, sur un ton de gravité exceptionnel, a présenté les intentions de son pèlerinage au Portugal : l'Église d'après le Concile et les pays « où la négation de Dieu est représentée comme représentative de la libération des peuples, afin que leur soit accordée la véritable liberté civile » ; l'humanité « qui souffre toujours de l'indigence et de la faim, tandis que s'est éveillée en elle la douloureuse conscience de ses besoins face au bien-être d'autrui » ; la paix du monde.

Amérique latine

Des conflits souvent aigus ont mis aux prises les autorités politiques et les Églises nationales. Parfois même, on a vu le clergé se heurter à la hiérarchie, quand cette dernière semblait par trop se compromettre avec les tenants des régimes militaires.

Le manifeste, signé le 16 juillet par 19 évêques brésiliens du Nord-Est, inspiré par Mgr Helder Camara, et dénonçant les abus du gouvernement qu'ils rendent responsables de la misère du peuple », a ouvert une crise grave que seule l'intervention de Rome, d'ailleurs favorable aux évêques, a pu aplanir.

En Argentine, en août, le jeune clergé a fait publiquement état du « danger que présente pour l'Église une identification trop étroite avec les militaires au pouvoir ». Une crise de même nature oppose, en Colombie, au mois d'octobre, le clergé de Mgr Concha y Cordoba.

C'est dans ce contexte que se sont déroulés, à la mi-octobre, les travaux de la Xe Conférence épiscopale latino-américaine. « Dans une telle conjoncture économique et sociale, déclare le communiqué final, la réponse du monde contemporain à la clameur de protestation qui s'élève doit être la promotion humaine. »

Les évêques ont particulièrement insisté sur une condition du développement : l'intégration, qui doit être mise en œuvre non seulement entre les différents États, mais à l'intérieur même des sociétés de chaque pays.

Ce communiqué n'a pas pleinement satisfait les évêques progressistes, qui le considèrent comme un compromis, mais voient dans l'unanimité sur les thèmes essentiels une possibilité d'aller de l'avant « sans encourir l'injustice de se faire traiter de communistes ».

Les protestants

Une volonté de regroupement

Le renouvellement intérieur et le dialogue avec les autres Églises — notamment avec l'Église romaine — sont au cœur des préoccupations du protestantisme français, ce qui n'efface pas, d'ailleurs, le rappel des souffrances des temps de persécution.

Strasbourg a accueilli, du 28 juillet au 3 août, le comité exécutif de l'ARM (Alliance réformée mondiale). L'ARM compte actuellement 104 Églises membres implantées dans les cinq continents et rassemble plus de 50 millions de chrétiens. Elle en comptera bientôt 120, si, comme le souhaite le comité exécutif, se réalise la fusion du Conseil congrégationnaliste avec l'ARM.

L'un des aspects les plus remarquables de la session de Strasbourg est la primauté donnée au nécessaire dialogue à établir ou à intensifier entre l'ARM et les autres confessions chrétiennes, l'Église catholique romaine notamment. Mais l'ARM, membre actif du Conseil œcuménique des Églises, souhaite que toutes les initiatives tendant au dialogue soient, du côté protestant, aussi coordonnées qu'il est possible.