Comme le président Frondizi en 1962, Arturo Illia fut renversé par un coup d'État militaire pour ne pas avoir su s'opposer avec efficacité aux progrès des forces péronistes, progrès illustrés par les résultats de plusieurs élections partielles.

Durant les premiers jours de sa présidence, le général Ongania paraît vouloir se concilier l'appui des forces péronistes, qui avaient réservé une neutralité bienveillante à son initiative. Bien vite, cependant, le général-président se heurte aux mêmes problèmes que son prédécesseur : venir à bout de mouvements de grève très durs favorisés par une inflation galopante et exacerbés par la dissolution de plusieurs syndicats.

Loin d'être parvenu à se gagner l'appui de la puissante centrale péroniste, la CGT, le général Ongania aboutit au résultat inverse : le rapprochement des factions péronistes rivales, c'est-à-dire des partisans d'un péronisme sans Péron et des inconditionnels de l'exilé de Madrid.

Dans sa lutte contre les forces péronistes, le général Ongania est cependant mieux armé que ses prédécesseurs. Le Congrès et la Cour suprême sont dissous, les gouverneurs de province élus remplacés par des généraux nommés, les partis politiques et certains syndicats interdits. Ongania s'est assuré le contrôle de la presse. Il a maté l'opposition universitaire au prix d'une très importante hémorragie de professeurs, de chercheurs et d'étudiants.

Le général peut encore compter sur le soutien de l'armée, la seule force de poids du pays en dehors des péronistes. Résolument anticommuniste (les militaires ont beaucoup reproché à l'ex-président Illia de n'avoir pas voulu participer à l'intervention de Saint-Domingue), le nouveau régime peut aussi compter sur l'appui des États-Unis, même si ces derniers ont pu paraître désapprouver pendant quelques semaines le coup d'État.

Barbade

(60) : 232 327. 11. Consomm. énergie : 639 kg e.c.
Transports. Parc autos (62) : 8 600 + 2 200.
Information. Journaux (63) : 3 quotidiens ; tirage global : 28 000. Récepteurs radio (62) : 42 000. Cinéma (63) : 8 salles ; fréquentation : 1,6 M. Postes téléphone (63) : 12 412.
Santé (62). 82 médecins.
Éducation (60). Prim. : 16 367. Sec. et techn. : 6 526. Sup. : 68.
Institutions. État indépendant le 30 novembre 1966, après 339 ans de tutelle britannique. Constitution de 1966. Gouverneur général représentant la Couronne britannique : sir John Stow. Premier ministre : Errol Walton Barrow (parti démocratique travailliste).

Bolivie

(50) : 3 019 031. (64) : 3. *1,4 %. Consomm. énergie : 173 kg e.c.
Transports. Parc autos (*63) : 14 500 + 26 600. Aviat. civ. (*64) : 49 768 000 pass./km.
Information. Journaux (61) : 6 quotidiens, tirage global : 92 000. Récepteurs radio (prov. *64) : 500 000. Cinéma (64) : 210 salles, fréquentation : 3,2 M. Postes téléphone : *20 000.
Santé (63) : 977 médecins.
Éducation. Prim. (62) : 497 445. Sec. et techn. (64) : 82 980. Sup. (62) : 7 603.
Institutions. République présidentielle. Constitution de 1947. Président et chef de l'exécutif : général René Barrientos Ortuño, élu le 3 juillet 1966. Ces élections légalisaient le coup d'État du général Alfredo Ovando Candia du 4 novembre 1964. Mouvements communistes de guérilla.

Changement formel avec l'élection présidentielle, qui porte le général René Barrientos, coprésident de la junte militaire, à la magistrature suprême. Les militaires contrôlaient le pays depuis fin 1964, date à laquelle ils avaient chassé le gouvernement de Paz Estenssoro.

L'accession au pouvoir suprême du général Barrientos n'a pas désarmé l'opposition du centre et de la gauche. Celle-ci n'a pas même pu se faire entendre lors des élections, puisque le Mouvement national révolutionnaire de Estenssoro était interdit.

La guérilla (éléments pro-castristes) éclate brusquement en mars. Il en résulte un bouleversement de la situation ; les oppositions à Barrientos tentent de se regrouper. Le 7 juin, dans un climat confus, Barrientos, pour assurer son pouvoir à la fois contre les pro-castristes et les oppositions, décrète l'état de siège et fait procéder à 150 arrestations.

Régis Debray

Régis Debray, fils de Madame Alexandre-Debray, et ami de Fidel Castro, est fait prisonnier dans un maquis, en avril 1967. Son arrestation soulève, en France, une assez vive émotion.

Brésil

(60) : 70 967 185. (64) : 9. 3,1 %. Consomm. énergie : 364 kg e.c.
Transports. Rail (63) : 17 315 M pass./km, 18 411 M t/km. Parc autos (*64) : 906 400 + 898 200. Mar. march. (*65) : 1 253 000 tjb. Aviat. civ. (*64) : 3 026 189 000 pass./km.
Information. Journaux (63) : 255 quotidiens ; tirage global : 4 213 000. Récepteurs radio (prov. *64) : 7,5 M. Téléviseurs (*64) : 2,3 M. Cinéma (63) : 3 261 salles ; fréquentation (63) : 314 486 000. Postes téléphone : 263 072.
Santé (60). 26 392 médecins.
Éducation (63). Prim. : 8 854 121. Sec. et techn. : 1 719 589. Sup. : 124 214.
Institutions. État fédéral. République présidentielle. Constitution de 1967. Président et chef de l'exécutif : maréchal Arthur Costa e Silva, élu le 5 octobre 1966. Succède le 15 mars 1967 au maréchal Castelo Branco, au pouvoir depuis le renversement du président Goulart en avril 1964. La Constitution du 15 mars 1967 prévoit l'élection du président par l'Assemblée nationale. Les mesures d'exception prises par Castelo Branco restent en vigueur. Partis autorisés ARENA (Alliance rénovatrice nationale, gouvernementale) et Mouvement démocratique brésilien (opposition modérée).

Sur une voie plus libérale avec le nouveau président

Avec l'entrée en fonction, le 15 mars 1967, du nouveau président de la République, le maréchal Costa e Silva, s'est ouverte une seconde phase dans la révolution issue, trente-trois mois plus tôt, du renversement du président Jao Goulart par les forces conservatrices du pays.