Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
J

Jolivet (André) (suite)

Les œuvres principales de Jolivet

• Orchestre : 3 symphonies (1953, 1959, 1964) ; Cosmogonie (1938) ; Cinq Danses rituelles (1939) ; Symphonie de danses (1940) ; Suite delphique (1943) ; Psyché (1946) ; Suite transocéane (1955) ; Suite française (1957) ; Adagio pour cordes (1960) ; symphonie pour cordes (1961).

• Concertos : pour ondes Martenot (1947) ; pour trompette (no 1, Concertino, 1948 ; no 2, 1954) ; pour flûte (no 1, 1949 ; no 2, Suite en concert avec percussion, 1965) ; pour piano (1951) ; pour harpe (1952) ; pour basson (1954) ; pour percussion (1958) ; pour violoncelle (no 1, 1962 ; no 2, avec cordes, 1966) ; pour soprano (Songe à nouveau rêvé, 1970) ; pour violon (1972).

• Musique vocale : Messe pour le jour de la paix (1940) ; les Trois Complaintes du soldat (1940) ; Poèmes intimes (1944) ; Épithalame pour 12 voix mixtes (1953) ; la Vérité de Jeanne, oratorio (1956) ; Messe « Uxor tua » (1962) ; Madrigal (1963) ; le Cœur de la matière, cantate (1965).

• Théâtre : Dolorès, ou le Miracle de la femme laide, opéra-bouffe (1942) ; Guignol et Pandore, ballet (1943) ; Ariadne, ballet (1964).

• Musique de chambre : quatuor à cordes (1934) ; Suite liturgique (1942) ; Pastorales de Noël (1943) ; Chant de Linos (1944) ; Sérénade avec hautbois principal (1945) ; Rhapsodie à sept (1957) ; sonate pour flûte et piano (1958) ; Douze Inventions pour douze instruments (1966) ; Controversia pour hautbois et harpe (1968) ; Cérémonial pour 6 percussionnistes (1968) ; Arioso barocco pour trompette et orgue (1968) ; Heptade pour trompette et percussion (1971).

• Instruments solistes. Piano : Mana (1935) ; 2 sonates (1945, 1957). Orgue : Hymne à l’Univers (1961) ; Mandala (1969). Flûte : Cinq Incantations (1936) ; Ascèses (1967). Violon : Suite rhapsodique (1965) ; Alto : 5 Églogues (1967). Violoncelle : Suite en concert (1965).

H. H.

 Numéro spécial de la revue Zodiaque (la Pierre-qui-Vire, 1957). / S. Demarquez, André Jolivet (Éd. Ventadour, 1958). / J. Roy, Musique française (Nouv. éd. Debresse, 1962). / A. Jolivet. Catalogue des œuvres, précédé d’une notice biographique (Billaudot, 1968).

Jones (Inigo)

Architecte anglais (Londres 1573 - id. 1652).


Adaptation originale du « palladianisme », l’œuvre d’Inigo Jones dépasse son temps pour orienter de façon décisive le néo-classicisme dans sa phase préliminaire ; par là, son influence sur l’architecture des xviiie et xixe s. peut être considérée comme de premier plan.

Les débuts d’Inigo Jones sont obscurs ; d’abord peintre, Jones va en Italie et s’intéresse au théâtre, ce qui lui permet, à son retour, de participer aux divertissements de la Cour, d’organiser les décors dits « à changement » et aussi ceux des « masques », divertissements musicaux à sujet mythologique ou allégorique mis à la mode sous Henri VIII. Une fructueuse collaboration avec le grand dramaturge Ben Jonson et de précieuses relations en résultent. En 1613, Jones accompagne le comte d’Arundel à Rome, se passionne pour l’architecture — déjà, en 1608, il avait élevé une Bourse sur le Strand, à Londres —, va à Vicence et à Venise, où il s’entretient avec Vincenzo Scamozzi (1552-1616). Cette rencontre avec le disciple de Palladio* est décisive pour lui, déjà en possession des ouvrages du maître ; à quarante ans, Jones devient un palladien convaincu.

Nommé inspecteur des résidences royales — charge qu’il conservera plus de trente ans —, il élève la maison de la Reine (Anne) à Greenwich, où le parti pris d’horizontalité, accentué par l’absence de fronton, accuse la recherche d’un volume simple (à l’origine en deux parties réunies par un pont : 1616 et 1629-1635). Pour le palais de Whitehall à Londres, il construit en pierre la fameuse Salle de banquets (1619-1622), combinaison de la basilique et du hall anglais, avec façade à ordres superposés. Pour Whitehall encore, mais vingt ans plus tard, il établira un immense projet où le souvenir des Tuileries se mêle aux réminiscences italiennes.

En dépit des circonstances peu favorables, il a eu à s’occuper d’édifices religieux. De 1633 à 1640, il traite la façade de l’ancienne cathédrale Saint Paul en baroque romain ; cependant, lorsqu’en prévision d’une reine catholique il avait élevé au palais Saint James la chapelle de la Reine (1623-1627), c’était en partant d’un modèle palladien très simple. Autrement intéressante serait l’église protestante de Covent Garden, bâtie en 1630 et incendiée en 1795, car Jones s’y était appliqué à reconstituer le dorique toscan de Vitruve* dans un cadre de maisons uniformes sur arcades.

Premier artiste anglais entré dans la légende, Jones aurait élevé de nombreuses demeures privées ; très peu sont, en réalité, de sa main. On regrette la disparition de la résidence du prince Charles à Newmarket, dont les dessins nous montrent en 1619 l’élimination des ordres, la réduction du corps central au tiers de la façade et l’importance donnée au toit, toutes caractéristiques qui domineront jusqu’à la fin du siècle. À Stoke Bruerne park (Northamptonshire), Jones a aidé sir Francis Crane à réaliser un type nouveau de plan, où des pavillons sont reliés à un corps central par des ailes courbes. À Wilton house (Wiltshire), la recherche des volumes (salles dites « cube » et « double cube ») est caractéristique.

Sans concurrent véritable, Inigo Jones avait pu s’imposer facilement ; seule la guerre civile devait interrompre sa carrière et assombrir sa fin. Après lui, le baroque triomphe pour un demi-siècle, jusqu’au jour où un nouvel équilibre politique rend possible le retour du palladianisme. Cette phase, qui coïncide avec l’action menée contre le baroque en Italie même, débute par la publication, de 1715 à 1725, du Vitruvius britannicus, où Colin Campbell († 1729) fait une large part aux réalisations et aux projets de Jones ; elle aboutira vers le milieu du siècle à un néo-classicisme où, en dépit des courants divers, prévaudront la pensée de Palladio et celle de son disciple anglais.

H. P.

 J. A. Gotch, Inigo Jones (Londres, 1928). / J. Summerson, Inigo Jones (Harmondsworth, 1966). / M. T. Jones-Davies, Inigo Jones, Ben Jonson et le Masque (Didier, 1967).