Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
B

Bactéries (suite)

médecin et biologiste français (Paris 1910 - Cannes 1976). Directeur du service de biochimie cellulaire à l’Institut Pasteur, il devient professeur à la faculté des sciences de Paris en 1959, et, depuis 1967, enseigne la biologie moléculaire au Collège de France. En 1952, il émet la théorie de la répression cellulaire. Il conçoit, puis démontre l’existence de l’ARN messager. Il établit les principes de la régulation génétique. En 1965, il reçoit le prix Nobel de physiologie et de médecine, avec F. Jacob et A. Lwoff, et, en 1971, devient directeur de l’Institut Pasteur.


Louis Pasteur.

V. l’article.


Richard Pfeiffer,

médecin allemand (Zduny, Posnanie, 1858 - † 1945?). Médecin militaire (1880), il est nommé assistant de l’Institut de Koch en 1888. Il étudie les germes du choléra, puis découvre en 1892 les Hemophilus influenzae. Il décrit le phénomène de Pfeiffer : immobilisation du vibrion cholérique dans la cavité péritonéale du Cobaye immunisé. Directeur de l’Institut de pathologie infectieuse, il fut professeur à l’université de Breslau jusqu’en 1926.


Gaston Ramon.

V. vaccination.


Émile Roux.

V. Pasteur (Louis).


Selman Abraham Waksman,

microbiologiste américain (Prilouki, près de Kiev, 1888 - Hyannis, Massachusetts, 1973). Membre de la station expérimentale agricole de l’État de New Jersey, il a découvert la streptomycine et reçu le prix Nobel de médecine en 1952.

 R. Fasquelle, Éléments de bactériologie médicale (Flammarion, 1957 ; 8e éd., 1969). / R. Y. Stanier, M. Doudoroff et E. A. Adelberg, The Microbial World (Englewood Cliffs, New Jersey, 1957 ; 2e éd., 1963 ; trad. fr. Microbiologie générale, Masson, 1966). / J. Monod, Recherches sur la croissance des cultures bactériennes (Hermann, 1959). / G. Moustardier, Bactériologie médicale (Maloine, 1960 ; 3e éd., 1968). / R. Le Guyon, Précis de bactériologie (Doin, 1961). / E. de Lavergne et J.-C. Burdin, les Bactéries (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1966 ; 2e éd., 1969).

Bade

En allem. Baden, anc. État de l’Allemagne rhénane.


Le grand-duché de Bade a été créé par Napoléon Ier en 1806 ; le nouvel État était composé des anciens États du margraviat de Bade, d’une partie du Palatinat, de l’Autriche antérieure avec la ville de Fribourg, du Brisgau et de petits États ecclésiastiques et laïcs situés entre le Rhin supérieur, la Forêt-Noire et le lac de Constance. Issu du démembrement du Saint Empire, il réunissait des territoires disparates, peuplés de descendants de Francs au nord, d’Alamans au sud. La majeure partie de la population était catholique, avec une minorité de protestants au nord. La création de cet État comblait un vide dans le sud-ouest de l’Allemagne, morcelé depuis la disparition des grandes lignées ducales des Zähringen et des Hohenstaufen.

Du long et mince État, encadré par la France, la Suisse, le Wurtemberg et le Palatinat bavarois, la nouvelle dynastie, entrée dans la famille de Napoléon par le mariage en 1806 de Stéphanie de Beauharnais avec le futur grand-duc Charles, allait réaliser l’unité. Le nouvel État, où les paysans étaient affranchis depuis 1783, adoptait les conquêtes fondamentales de la Révolution française : ministères centralisés, division du pays en « cercles », Code Napoléon, organisation de l’armée sur le modèle français. L’existence du grand-duché de Bade fut remise en question au congrès de Vienne, où s’affirmèrent, à l’égard d’un État resté longtemps fidèle à Napoléon, les prétentions du Wurtemberg sur la région du lac de Constance, et celles de la Bavière sur le Palatinat. D’autre part, les grands-ducs Charles (1811-1818) et Louis (1818-1830) mouraient sans enfants. La loi dynastique de 1817 avait désigné comme successeur le comte de Hochberg, né d’un second mariage morganatique du grand-duc Charles-Frédéric (1806-1811).

Le Bade reste jusqu’en 1848 une terre où s’épanouit le libéralisme : celui-ci trouve son meilleur champ d’expression à l’université de Fribourg. L’activité des libéraux entraîne à trois reprises, en 1818, 1834 et 1839, l’intervention de la Confédération germanique. Quoi qu’il en soit, le pays garde les traits d’un État avancé, sur le plan politique, avec la Constitution de 1818, qui institue deux chambres. Sur le plan économique, bien qu’essentiellement agricole, le Bade, qui adhère au Zollverein en mai 1835, voit se construire très tôt les premières lignes ferroviaires (ligne Mannheim-Bâle, construite entre 1840 et 1855).

Le contact étroit que les milieux intellectuels badois entretiennent avec les cercles français explique la violence de la révolution de 1848. À cette occasion se produit la rupture entre la bourgeoisie modérée libérale et les radicaux démocrates et socialistes. Le Bade est le seul État à connaître en Allemagne un courant révolutionnaire de même nature qu’en France entre février et juin 1848. L’intervention de l’armée prussienne, en juin 1849, élimine le gouvernement provisoire instauré par Lorenz Brentano (1813-1891), dont le programme hardi prévoyait notamment l’égalité fiscale par la création d’un impôt progressif et d’un impôt sur les fortunes, la création d’un ministère du Travail, la protection des travailleurs et leur participation aux bénéfices.

Après 1848, l’influence dominante de la bourgeoisie libérale modérée pousse la dynastie vers la Prusse pour réaliser l’unité allemande. En 1866, le grand-duc Frédéric Ier (1856-1907), qui a épousé en 1856 une princesse Hohenzollern, se soumet à Bismarck. Le libéralisme badois s’oppose néanmoins aux traditions conservatrices prussiennes : le Bade s’organise en monarchie parlementaire, dont le gouvernement met en place une législation sociale pour la protection des travailleurs qui place le Bade à l’avant-garde en ce secteur.

Le Kulturkampf (1871-1878) laisse dans cet État à majorité catholique des traces durables : dans la vie quotidienne, avec le mariage civil ; dans le régime scolaire, avec l’établissement de l’école unique dans les communes à population mixte et la création d’une inspection scolaire laïque ; dans la vie politique, en favorisant la montée d’un parti catholique, devenu le parti le plus important après 1900. Le destin tragique de Max de Bade (1867-1929), dernier chancelier de Guillaume II, montre que des forces neuves issues du grand-duché auraient pu, en d’autres circonstances, influencer le destin de l’Allemagne wilhelminienne.